Il faudra compter sur le Fener cette saison

              En grande forme sur ce début de saison, le Fenerbahçe enchaine les gros résultats en ce moment. La bande à Itoudis apparait plus en forme que jamais et squatte déjà les premières places du classement. Une chose est sûre : il faudra compter sur le Fener cette année.

UN DÉMARRAGE EN TROMBE

              C’était pas forcément l’équipe qu’on attendait au sommet cette saison. Pourtant, dans le plus grand des calmes, le Fenerbahçe se hisse déjà en haut du tableau après 5 matchs joués. Une petite défaite pour quatre succès, les hommes de Dimitris Itoudis enchaînent et tiennent leur rythme de croisière. Malgré une défaite face à la surprise Valence lors de la deuxième journée, les jaune et bleu montrent un niveau de jeu impressionnant avec quelques victoires de prestige à la clé. Vainqueur du Milan d’un immense Mirotic en ouverture, le Fener a ensuite triomphé du Panathinaïkos puis de Bayern Munich, avec au passage un come-back fou face à notre pauvre ASVEL. Le club Stambouliote affiche même un bilan impeccable à domicile après ses trois premières réceptions, signe de sa très bonne dynamique du moment. Le Fener est en forme, le Fener est en feu, et les 60 tirs à 3pts inscrits sur ces 5 premières rencontres en sont bien la preuve. Au classement, le Fenerbahçe se fait donc une place au milieu des surprises de ce début de saison, le Zalgiris, Valence, Virtus, et se place au même niveau que le Barça. Des débuts plus que convaincants, dans une parfaite continuité des derniers Playoffs où l’intouchable Olympiakos de l’époque s’en était sorti qu’au bout du match 5. Le Fener confirme et lance sa saison de la meilleure des façons.

LES ARRIÈRES SONT BIEN GARDÉS

              Au milieu de cette dynamique générale, un secteur s’illustre tout particulièrement : les lignes arrières. Le secteur extérieur du Fener sur ce début de saison est tout bonnement incroyable et aucune défense n’a vraiment trouvé la solution jusqu’alors. Il faut dire, le backcourt turque est plutôt bien fourni : Wilbekin, Dorsey, Calathès, Guduric, Madar. Ça en fait du beau monde. En début de saison, on craignait un embouteillage sur le poste mais finalement, les arrières se succèdent dans une parfaite harmonie et chacun apporte sa pierre à l’édifice. Pour l’instant, Itoudis nous a livré deux paires différentes dans ses 5 majeurs : tout d’abord la paire Madar-Dorsey puis le duo Calathès-Guduric. Et c’est là qu’on se rend compte de toutes les potentialités que le technicien grec a à sa disposition. Car dans ces deux cas, les profils des deux joueurs alignés sont parfaitement complémentaires. Calathès apporte toute sa maîtrise et sa gestion du jeu. Madar apporte toute son énergie défensive. Et pendant ce temps, Wilbekin, Dorsey et Guduric,  mettent le feu avec leur profil de pur scoreur. Ces trois derniers affichent d’ailleurs une moyenne respective de plus de 10pts par match, pour une homogénéité assez hardcore. Dans cette EuroLeague, il y a donc de la place pour tout le monde et chacun fait ce qu’il sait faire de mieux dans son registre. Le résultat est sans appel pour le moment et les défenses ne trouvent pas la clé pour s’adapter à cette variété de backcourt proposée au cours d’un même match. Une force de frappe majeure qui pourrait bien emmener le Fener très loin cette saison.

ITOUDIS À LA BAGUETTE

              Avec tous ces succès qui s’enchaînent, il ne faudrait surtout pas enlever du crédit à celui qui met tout cela en œuvre : Mr Dimitris Itoudis. Un temps critiqué la saison passée malgré son CV XXL en EuroLeague, le technicien grec répond de la meilleure des manières sur ce début de saison. Libéré de sa mission nationale à la tête de la sélection héllenique, le coach est désormais focus à 100% sur son objectif du Fener, et cela se voit. Itoudis gère parfaitement ses hommes, à commencer par les nouveaux venus. L’intégration de Madar et Papagiannis est en effet un modèle en la matière, et le nouveau duo fait des étincelles avec déjà des alley-oop échangés à n’en plus finir. L’axe s’est montré très intéressant depuis le début et renforce considérablement le jeu du Fener.  Au-delà de ces brillantes intégrations, Itoudis a géré d’une main de maître LA ré-intégration : celle de Calathès. Alors que le club s’apprêtait à dire au revoir à l’ancien du Pana, la blessure de Raul Neto lors de la dernière Coupe du Monde est venue changer les plans et Nick est redevenu utile en un clin d’œil. Il est jamais facile de refaire appel à l’un des siens lorsqu’on lui a fait auparavant comprendre qu’on ne comptait plus sur lui. Calathès sait très bien qu’il n’est qu’une solution de secours mais il faut croire qu’Itoudis a su trouver les bons mots pour le motiver, sûrement en grec d’ailleurs. Résultat, le meneur est métamorphosé et bonifie son équipe à chacune de ses entrées sur le terrain. Titulaire depuis trois match, il n’a jamais trahi la confiance de son coach. Il a même frôlé le triple-double lors de la victoire renversante face à l’ASVEL. Bref, c’est un retour éclatant pour le joueur de 34 ans pourtant très décevant sur le précédent exercice. Tout semble donc rouler pour le Fener et Itoudis semble plus que jamais en mesure de mener celui-ci très loin.

              Le Fenerbahçe est en feu total en ce moment avec un backcourt hardcore. Itoudis maîtrise parfaitement ses hommes jusque-là et les résultats s’enchaînent. La fan-base jaune et bleu est en fusion et peut se permettre de rêver en grand pour la campagne à venir. La question est là : après ce départ canon, jusqu’où peut aller le Fener cette saison ?