FLASHBACK #3 : ASVEL-OLYMPIACOS, quand Amine Noua couronnait le miracle villeurbannais
EuroLeague France vous propose de revivre les plus grandes heures de l’EuroLeague. Actions mémorables, matchs uniques, titres de légendes, découvrez ou redécouvrez les plus belles pages de l’histoire au fil des flashbacks. Installez-vous confortablement et laissez-nous vous rafraichir la mémoire avec les gloires du passé !
Pour ce troisième épisode, revivez la folle victoire de l’ASVEL contre l’Olympiacos et le shoot d’Amine Noua.
DAVID CONTRE GOLIATH
Ce jeudi 15 décembre 2022 à l’Astroballe, on pouvait difficilement faire plus désequilibré pour cette 14ème journée d’EuroLeague. D’un côté, on trouve les Villeurbannais, qui sont en réalité pas si mal ce soir-là puisqu’ils affichent alors un bilan de 5 victoires pour 8 défaites. Surtout, les hommes de TJ Parker restent sur deux victoires d’affilées sur la scène européenne, après un succès probant à Barcelone grâce à un shoot de Nando De Colo à la dernière seconde, et une victoire à la maison contre le Partizan grâce à 32pts de Nando De Colo (à part ça, Nando il est fini hein…). C’est donc en pleine confiance que l’ASVEL accueille son adversaire du soir, même si le calibre de ce dernier nous rend sceptique sur la passe de 3. Car en face, c’est l’Olympiacos. L’Oly se fait alors déjà remarquer comme le plus beau jeu de la ligue en cette mi-décembre et compte 9 victoires pour 4 petites défaites. Les Grecs ont alors tout d’un favori au titre suprême, alors on vous laisse imaginer à quel point ils sont favoris pour remporter ne serait-ce qu’un match face à Villeurbanne… L’ASVEL contre l’Olympiacos, c’est donc en ce jour-ci le 13ème contre le 2ème, mais, comme nous le savons tous, c’est aussi et surtout le futur dernier contre le futur premier de cette saison 2022-2023 d’EuroLeague. Les moins bons contre les meilleurs. Il y a un monde d’écart entre les deux équipes et cela se voit quand les titulaires arrivent sur le parquet : TJ Parker aligne un 5 majeur Nando-Mathews-Obasohan-Kahudi-Fall, tandis que Bartzokas nous concocte son solidissime Walkup-Canaan-Papanikolaou-Vezenkov-Fall. Oui, ça va être compliqué…
UNE DEMONSTRATION
Les hostilistés démarrent et Fall prend le dessus sur Fall à l’entre-deux. Ahah Fall contre Fall, qu’est-ce qu’on s’marre ! Oui on en profitez maintenant parce qu’après ça rigole plus. C’est une galère sans nom pour mettre un panier pour l’ASVEL, Nando se fait violemment contrer par Mouss et Mathews par Bolomboy. La défense grecque sort les barbelés. De l’autre côté du terrain ? comment décrire ça… en gros si on ne savait pas ce c’était le basketball, bah l’Olympiacos nous montrait ce que c’était : un jeu sans ballon de toute beauté, des transmissions de grande classe, des enchaînements de pur merveille et une réussite d’une propreté sans nom. Tout y est. Sloukas fait la total et Canaan prend feu, pendant que le MVP en puissance Vezenkov rentre ses tirs. Bref, on ne voit pas l’ASVEL, mais au moins on voit du beau jeu. A défaut de vibrer, l’Astroballe, abasourdie, assiste au plus beau basket du continent et les Olympiens nous en mettent plein les yeux. 31-47 au bout de 20 minutes à sens-unique ; +16 à la mi-temps, mission impossible confirmée.
LA REMONTÉE FANTASTIQUE
Et à première vu, les choses ne semblent pas s’arranger au retour des vestiaires. Le fossé d’écart monte même à 21pts sur une nouvelle bombe de Canaan. Mais il reste alors 6 minutes dans le 3ème quart-temps… et c’est là que tout a basculé. Deux tirs primés de Nando De Colo initient un 12-0 improbable pour les Rhodaniens dont le cœur s’illustrent dans le sillage d’un capitaine Kahudi exceptionnel. L’ASVEL revient à 10pts, contre un Oly compétement relaché. Il reste 10 minutes : un quart-temps pour réaliser l’exploit.
Et l’on avait bien en tête cet écart au moment d’attaquer ce dernier quart du côté de l’ASVEL, car le banc va infliger un 10-0 d’entrée à la rotation de Bartzokas pour définitivement revenir à hauteur de l’Olympiacos. L’Astro monte en température. Villeurbannais et Athéniens se regardent les yeux dans les yeux. La remontée fantastique est accomplie, mais le plus dur reste à faire : repasser devant. Larentzakis inscrit un 3pts improbable avec la planche au buzzer en toute fin de possession, mais l’ASVEL revient. Peu de temps après, Sloukas crucifie à son tour la défense villeurbannaise sur un tir primé au buzzer des 24 secondes, mais l’ASVEL revient encore. Le cœur des Villeurbannais résiste à chacun de ces crève-cœur et l’ASVEL parvient à recoller à chaque fois, et passe même devant sur des lancers de Nando à 1:30 de la fin. Derrière : grosse défense, et ce même Nando a la balle pour donner de l’air mais le maestro se voit contré par le géant Mouss Fall. La contre-attaque va vite, ce diable de Larentzakis finit au lay-up. L’Olympiacos est devant, il reste une vingtaine de secondes. Temps-mort TJ Parker. Le cœur des fans, lui, a déjà lâché depuis un bon bout de temps…
AMINE POUR LA LÉGENDE
Pour cette ultime possession, le système ne s’y trompe pas : le ballon atterit dans les mains de Nando, lui qui vient d’en mettre un sur la tête du Barça une semaine avant. Vezenkov l’a en tête, et vient aider Papanikolaou pour défendre sur la légende. Nando l’a vu et décale sur Amine Noua laissé seul par le futur MVP. Amine prend le shoot et ses responsabilités… La salle se fait silencieuse le temps que le ballon vole, … puis soudain, c’est la folie. Le ballon d’Amine foudroie la ficelle, l’horloge affiche 0.1, le score 77-75 pour l’ASVEL. L’Astroballe est en fusion, Nando serre le poing, Jonah Mathews tape un sprint vers le shooteur, Papanikolaou engueule Vezenkov, David Lighty harangue la foule, David Cozette compare l’action à Jordan et Paxson, le speaker Pierre Salzmann explose le micro, la mascotte Kingo enlève son maillot, je répète : on a un lion qui fait un striptease sur le parquet ! C’est irréel. Au milieu de la folie, Amine Noua, le héros de tout un peuple, montre tout juste les gros bras esquissant un léger sourire comme si lui-même était sous le choc de ce qu’il venait de faire. Un pur instant de bonheur pour les fans présent sur place, et qui ne réalisent pas encore tout à fait ce qui vient de se passer. Dans les travées de l’Astroballe, on peine à redescendre de son nuage. On imaginera même, avec cette 3ème victoire d’affilée, que l’ASVEL se mêlera à la course aux Playoffs, c’est dire la légende qui s’est écrite ce soir-là. Quant à moi, je vous laisse avec les mots d’Amine Noua, le shooteur heureux du soir :
‘’C’est comme dans un rêve, j’ai shooté avec confiance, heureusement que c’est rentré. C’est que du bonheur. C’est le basket, c’est magique.’’ (via Skweek TV)
UN MOIS DE MAGIE
En ce mois de décembre 2022, les fans français auront donc assisté en EuroLeague à la victoire de Monaco sur le parquet du Real Madrid avec le shoot irréel de Mike James, à la victoire de l’ASVEL au Barça sur un shoot glacial de Nando à la dernière seconde, cette victoire miraculeuse de l’ASVEL contre l’Olympiacos avec le shoot de la gagne d’Amine Noua, puis la victoire monégasque contre Berlin grâce à un buzzer d’Elie Okobo. C’était fou quand-même. C’était Noël pendant un mois.
Le résumé de la folle soirée juste ici :
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