Virtus : du rêve au cauchemar

Mar 26, 2024 - 11:05
Mar 26, 2024 - 13:50
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Virtus : du rêve au cauchemar
crédits photo : Virtus Segafredo Bologna

              Encore dauphin du Real à la mi-saison, la Virtus Bologne est tombée de places en places à l’approche du sprint final. Une descente aux enfers qui pourrait même les précipiter au-delà du play-in, bien loin des rêves de Final Four formulés autrefois. Anatomie d’une chute.

 

 

Si l’on avait dit à des fans de la Virtus en septembre dernier qu’il serait 8ème d’EuroLeague à trois journées de la fin, sûrement qu’ils auraient signé de suite. Une belle place de play-in qui laisse envisager les playoffs, c’était ce qu’on osait à peine espérer à Bologne après une campagne 2022-2023 difficile et le divorce inattendu avec le grand Scariolo. L’arrivée d’un coach inexpérimenté, un effectif à remotiver, une présence en EuroLeague à confirmer : la tâche s’annonçait rude.

 

Mais ça, c’était avant le rêve Banchi.

 

Durant quatre mois, la magie du tacticien Banchi a opéré. La Bologne faisait parler sa vertu basketballistique sur tous les terrains. Ce jeu leché et si fluide en désarmait plus d’un. Chacun s’emerveillait devant ce jeu collectif parfait qui mettait en avant ses individualités. Le puissant Shengelia était sur les bases d’une saison MVP, la machine Belinelli était retrouvée, notre Cordinier enchainait les prouesses, ce bon Dunston vivait une seconde jeunesse,… A mi-saison, et sans que l’on ait besoin de se pincer, Bologne était ainsi le dauphin de l’intouchable Real. 14 victoires, 5 défaites et des géants européens déjà accrochés au tableau de chasse : la grandeur de ce club historique renaissait.

 

Mais ça, c’était avant le cauchemar.

 

              La saison d’EuroLeague est longue et difficile. On le savait, la Virtus l’a expérimenté. 2024 a sonné en même temps que le réveil pour les tifosi bolognais et la fluidité du jeu Banchi s’est perdu. Ce jeu merveilleux qui nous avait tous surpris, a sûrement été étudié par certains durant les fêtes, ou peut-être que les joueurs qui le faisaient vivre ont perdu de leur fraicheur. Peu importe, Bologne ne parvient plus à s’imposer, dans le style comme dans le résultat final, et les défaites défilent aussi vite que les victoires dans la première moitié de saison. Le bilan affiche ainsi tristement 5 défaites sur les 7 premiers matchs de la phase retour, avant cette série de 4 défaites de suite, encore en cours. La blessure de son taulier géorgien et les absences de son métronome français n’ont rien arrangé et voilà que la Virtus chute progressivement. De la 2ème à la 5ème place, puis de la 5ème à l’inquiétante 8ème place d’aujourd’hui. Les rêves de Final Four se sont transformé en prière pour les playoffs. Du top 4 au play-in, on est passé du tournoi pour le titre à celui de la peur.

 

Et ça, c’est avant ce sprint final.

 

              Il reste trois journées à la Virtus pour survivre dans la jungle de cette moitié de tableau d’EuroLeague. Mais lorsqu’on regarde les obstacles qui se présentent sur la route, on se dit que tout peut s’écrouler : le monstre Panathinaïkos, le brûlant Milano et le Baskonia d’Ivanovic qui fait figure de concurrent direct pour le play-in. Trois redoutables adversaires pour trois finales. Il faudra être fort, très fort. Car si la série de défaites venait à se prolonger, si la Virtus venait à s’incliner par trois fois, alors c’est bien hors du top 10 que nous pourrions la revoir, derrière Baskonia, l’Olimpia ou le Partizan. Une chute qui la priverait non seulement de ces playoffs que l’on a longtemps pris pour acquis, mais qui remettrait également en question sa présence en EuroLeague l’année prochaine, elle qui doit sa participation à sa victoire en EuroCup il y a deux ans et dont les playoffs sont la condition sine qua non pour renouveler l’invitation. Ce serait alors un coup de massue terrible pour les fervents supporters bolognais. D’un potentiel Final Four d’EuroLeague à l’EuroCup, il n’y eut qu’une moitié de saison. La Virtus est dans les cordes. À eux de prouver leur valeur sur ces trois ultimes rencontres, pour nous montrer que la magie de la première partie de saison n’était pas qu’un mirage.

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