Le monstre du Pana s'éveille

Lors de la dernière intersaison, Athènes a vu se former jour après jour un véritable monstre. On savait que l’Europe serait tranquille un temps, en attendant que cette nouvelle armada apprenne à se connaître. Mais après 10 journées seulement, le monstre du Panathinaïkos semble déjà prêt à tout dévorer sur son passage. Zoom sur un trèfle en très grande forme en ce moment.

DÉJÀ PRÊT ?

              En regardant la gueule de son effectif pour cette nouvelle saison d’EuroLeague, on savait que le Panathinaïkos signait officiellement son retour sur le devant de la scène européenne. Après une campagne 2022-2023 plus que délicate, le Pana affichait de nouveau un projet digne de son nom. De grands joueurs, un grand entraîneur : nul doute que ça allait performer, mais peu attendait cela dès cette année. En effet, en bon sport collectif qu’il est, le basketball demande avant tout un bon esprit d’équipe pour exceller, ce que le Panathinaïkos avait besoin de construire. Avec l’entièreté de l’effectif renouvelé cet été, le club d’Athènes avait inévitablement besoin de temps pour s’adapter, créer une alchimie, trouver des automatismes afin d’évoluer à son meilleur niveau et offrir tout son potentiel. La réalité l’a rappelé avec un début de saison mitigé où les hommes d’Ergin Ataman ont galéré à trouver leur identité de jeu. Les victoires peinaient à arriver : rien de surprenant, Rome ne s’est pas faite en un jour, Athènes ne se construira pas comme ça non plus…  

Ça, c’était ce qu’on croyait jusqu’à un certain derby contre l’Olympiacos en championnat au mois d’Octobre dernier. C’est bien simple, depuis cette victoire probante sur le parquet de l’ennemi juré, le Panathinaïkos a enclenché une dynamique hardcore : 9 victoires sur les 10 derniers matchs, dont 4 de suite en EuroLeague. Le Pana est lancé, le monstre est lâché. Ergin Ataman ne s’y trompe pas, ses hommes ont peut-être déjà trouvé la recette pour montrer leur pleine valeur à tout le continent :

‘’Laissez nos fans réserver des tickets pour les prochains matchs, pour les playoffs et peut-être pour le Final Four’’ (via Basket News)

              Le tacticien turque peut serrer les poings et arranguer une foule qui peut ainsi vivre un rêve bien plus vite que prévu. Seulement 2 mois après avoir tout repris à 0 et changé la totalité de son effectif, le Panathinaïkos se retrouve déjà à la 4^ème place de l’EuroLeague. Le collectif fonctionne bien, et chacun trouve sa place. Le duo Sloukas-Lessort fonctionne merveilleusement bien mais n’empêche pas les autres de jouer leur rôle comme Grant et Vildoza quand ils sont dans de bons soirs. Les présences de Grigonis, Mitoglou mais aussi Balcerowski à l’intérieur permettent d’équilibrer un peu le roster entre ses différentes stars. Enfin, l’apport récent de Kendrick Nunn est un atout qui peut donner une nouvelle marge de progression, une corde de plus à l’arc offensif du Pana. Bref, tous les voyants sont au vert (mdr). La dynamique est cependant à confirmer mais les autres géants d’Europe sont prévenus : il faudra compter sur le trèfle athénien plus vite que prévu. Le 7 décembre, lors de la 13^è journée, le Pana recevra un Real Madrid potentiellement encore invaincu ; je vous pose cette date juste là.

L’INNATENDU MITOGLOU

              Kostas Sloukas, Mathias Lessort, Juancho Hernangomez, Jerian Grant, Luca Vildoza,… Il y en a des stars chez le Panathinaïkos. Mais qui est l’homme le plus en forme de ce début de saison ? Konstantinos Mitoglou. Vous ne rêvez pas. L’ailier-fort est passé de joueur lambda la saison passée lorsqu’il était à l’Olimpia Milano à superstar cette année. Retrouver le maillot frappé du trèfle lui fait du bien. Après un tiers des matchs disputés sur la campagne, ‘’Dinos’’ est ainsi dans le top 5 de la ligue tant en terme d’éval que de points par match. Plus de 20 pour la première statistique et environ 17 unités pour le scoring : c’est très solide. Une forme qui est la bienvenue, alors même que l’une des recrues phares du dernier mercato, Juancho Hernangomez, est en galère sur le poste. Au-delà de ces chiffres, Kostas Mitoglou (à pas confondre avec l’attaquant hein) apparait sur le terrain comme un taulier du Pana, avec une énergie sans précédent déployée sur le parquet. Coup de génie tout droit sorti de son chapeau, Ergin Ataman compte énormément sur son poste 4 et le met au cœur de son jeu, en témoigne sa présence sur le parquet durant de longues minutes. Et pour l’instant Mitoglou lui rend bien avec des coups de chauds qui s’enchaînent. C’est assurément LA progression de ce début de saison, et celle-là personne ne l’avait vu venir.

MATHIAS LE FORT

              On ne pouvait pas parler du Pana sans ouvrir le dossier de notre Mathias national ! Le Martiniquais est lui aussi en grande forme en ce moment pour notre plus grand plaisir. Après une saison dantesque l’année dernière au Partizan, Mathias s’était installé parmi les tous meilleurs à son poste et même dans la ligue en général. Malgré cela, des doutes émergeaient au moment où l’intérieur a rejoint les rangs du Pana en tant que superstar cet été. Est-ce que Lessort peut vraiment performer sans Zeljko Obradovic ? Peut-il garder ses standards sans le système bien particulier du Partizan ? Est-ce qu’on l’aurait pas surestimé ? Autant de questions qui n’ont pas tardé à trouver leur réponse tant la rage et la détermination du Français ont déjà fait leur effet. Sous la tunique verte, Mathias Lessort continue de dominer dans les raquettes, offensives comme défensives, et d’apporter toute sa précieuse énergie sur le terrain. Le pivot tape pour l’instant une moyenne de 13,7pts par match pour une éval de 19. Des rebonds, de la défense, du fighting spirit, des gros dunks, des muscles montrés,… tout y est depuis le début de la saison et cela permet au nouveau Pana de prendre peu à peu son envol avec les victoires qui s’enchaînent. Avec un Mathias qui reste dans cette forme-là, le Panathinaïkos peut sereinement poursuivre sa marche en avant.

Après tout juste 10 matchs disputés, le Pana semble déjà avoir trouver son alchimie pour performer en EuroLeague. Déjà dans les hauteurs du classement, les hommes d’Ergin Ataman ont définitivement lancé leur saison. Reste à savoir, maintenant que son potentiel commence à s’exprimer, jusqu’où peut aller ce Panathinaïkos new-age.