A la découverte d'une salle #2 : la Stark Arena de Belgrade

Oct 25, 2023 - 15:55
Oct 25, 2023 - 17:29
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A la découverte d'une salle #2 : la Stark Arena de Belgrade
crédits photo : Stark Arena

EuroLeague France vous propose de vous plonger dans l'histoire des salles les plus mythiques de l'EuroLeague.

Pour notre deuxième épisode, découvrez l'antre du Partizan et de l’Etoile Rouge : la Stark Arena.

 

LA BELGRADE ARENA : UN CŒUR DÉCHIRÉ EN DEUX

 

Une salle. Deux ambiances. Mais toutes les deux parmi les plus puissantes du monde. Partizan, Etoile Rouge, les deux voisins que tout divise ont pourtant un point commun : une passion hors-norme qui entoure son parquet. Si l’enfer de la Stark Arena semble autant résonner, c’est qu’elle s’ancre en profondeur dans sa culture. L’histoire même de la mythique salle de Belgrade reflète celle de son pays. Car ce n’est pas les voix des supporters qui rugissent dans les travées de l’Arena, mais une seule voix : celle de la Serbie. Celle de tout un peuple qui résonne à l’unisson. Un cri qui dépasse même le sport, le basket. Un cri de fierté, vital pour faire battre le cœur de sa capitale. Un cri qui a fait déjouer les plus grands basketteurs du continent venus par mégarde défier l’Etoile Rouge ou le Partizan. Récit.

 

Origine :

CONSTRUITE AVEC LA SERBIE

 

              Lorsque nait le projet de l’actuelle Stark Arena, Belgrade est alors la capitale non pas de la Serbie mais bien de la Yougoslavie. Et au milieu de l’histoire des Balkans, la salle désormais mythique, va alors s’élever en même temps que sa nation. Il faut en effet remonter à 1989, pour voir éclore l’idée d’une salle de basket de telle ampleur. Une idée ? Une nécessité plutôt, car cette année-là, la FIBA décide d’attribuer l’organisation de la Coupe du monde 1994 à la Yougoslavie, terre renommée de basket. La culture de la balle orange, si riche dans ces contrées, semble constituer un cadre idyllique pour une coupe du monde et donne raison en tou point à la FIBA. Seulement, les historiques Hall Pionnir et Novi Beograd paraissent un peu étroite, et la Fédération Internationale ne donne le droit d’accueillir l’évènement qu’à la seule condition de faire sortir de terre une nouvelle salle moderne d’au-moins 20 000 places. Les autorités Yougoslaves s’exécutent et le projet de l’architecte locale répondant au doux nom de Vlada Slavica est choisi. Tout est prêt, la nouvelle salle prendra place dans le block 25, quartier du Nouveau Belgrade situé à l’Ouest de la ville.

 

La construction débute en 1992 en même temps qu’une véritable course contre-la-montre pour l’apprêter à temps en vue de la Coupe du Monde deux ans plus tard. Malheureusement, la salle prend racine, comme le peuple serbe, dans le contexte historique du pays et la grave crise économique de 1993 retarde le chantier. La FIBA n’a ni le temps ni de sentiment : la Coupe du Monde 94 se déroulera au Canada. Perdant sa raison d’être, l’avenir de la salle est ainsi plus que jamais compromis et le chantier ne voit pas le bout. La pénurie de matériel ainsi que la guerre du Kosovo dans la fin des années 90 n’arrangent pas les affaire et les évènements que la salle devait accueillir se délocalisent un à un. Par miracle, il faudra attendre le renversement du gouvernement Milosevic pour voir les restrictions de pays se lever et permettre la fin de la construction. En 2004, enfin, la Belgrade Arena voit le jour, 15 ans après la naissance du projet. Conçue en Yougoslavie, la salle trône alors au cœur d’une Serbie en quête d’affirmation de son identité, et le basket en sera le parfait instrument. Enfin, le basket serbe trouve une maison digne de sa grandeur après avoir fait rebondir son ballon dans tous les recoins de la ville. C’est donc en toute logique que celle-ci est inaugurée le 6 août 2004 autour d’un match opposant la séléction de l’Etat Serbie-et-Monténégro (encore à l’époque) aux Etats-Unis d’Amérique. Au-delà de ce simple match, l’équipe nationale prend définitivement ses quartiers dans la nouvelle enceinte. Un an plus tard, l’arena accueillera enfin la grande compétition qui lui était dûe avec l’Euro 2005 qui se déroulera en son sein. Si la Serbie-et-Monténégro est éliminée dès les huitièmes de finale par la France, la fête fut bien au rendez-vous avec la Grèce de Spanoulis qui l’emporte finalement face à l’Allemagne de Dirk Nowitzki.

 

CRVERNA ZVEZDA – PARTIZAN : LA COLLOCATION INFERNALE

 

              Tantôt pour l’Etoile Rouge, tantôt pour le Partizan, tantôt pour les deux en même temps. On veut bien croire que vous avez connu dans votre vie d’étudiant des collocs avec qui tout ne s’était pas très bien passé… apprenez à relativiser devant la maison mère de Belgrade. Une cohabitation entre frères ennemis qui a fait la légende du pays et de l’Europe. Investie dès 2004 par l’équipe nationale, il faudra néanmoins attendre 2009 pour voir un club de la capitale délaisser la hall Pionnir pour découvrir l’Arena le temps d’un soir. Ce sera le Partizan pour son match de gala en EuroLeague contre un Panathinaïkos qui finira d’ailleurs champion cette année-là. Et pour une première, l’histoire s’est bien écrite. Pas moins de 22 567 spectateurs supporters viendront peupler les travées de celle qu’on appelle à cette époque la Kombank Arena. Un record en EuroLeague, qui tient d’ailleurs encore à ce jour. Les locaux, portés par les leurs, obtiennent ainsi la victoire et entament de la plus belle manière le nouveau chapitre de leur existence, vouée à s’écrire dans cette enceinte faite sur-mesure.

              Le Partizan sera rejoint quelques années plus tard par son éternel rival, l’Etoile Rouge ayant décider elle aussi d’y jouer ses rencontres européennes. Et d’ailleurs, la Crverna Zvezda ne manquera pas de battre ce précédent record, histoire d’effacer des tablettes son concurrent. Le 24 mars 2014, la Red Star de Belgrade accueille le BK Boudivelnyk Kiev en EuroCup devant  24 232 spectateurs passionnés. C’est un record pour un match de basket-ball qui tiendra jusqu'au huitièmes de finale de l'Eurobasket 2015 disputé à Lille entre la France et la Turquie devant 26 315 spectateurs.

Les deux clubs se partageront ainsi la salle jusqu’à nos jours, alternant entre la Hall Pionnir et ce qui devient la Stark Arena en 2017. Si la hall Pionnir, avec ses tribunes collées au terrain, restera toujours l’antre historique des clubs de Belgrade, la saveur des grands soirs prend bien souvent comme théâtre la grande arena, bien plus vaste et donc bien plus bruyante. Depuis 2019, le Partizan décide même de s’y installer définitivement, match de championnat compris.

 

L’ÉPICENTRE DE L’EUROLEAGUE

 

Aujourd’hui, la Stark Arena, aux pures allures de salle NBA, continuent de représenter le déplacement le plus périlleux dans la tête de presque tous les joueurs d’EuroLeague. D’ailleurs, il ne faut jamais chercher très loin de Belgrade pour voir où ont eu lieu les records d’affluence chaque saison. 20 094 sièges sont officiellement recensés dans l’enceinte mais les deux clubs s’évertuent, pour chaque nouvelle soirée européenne, à rajouter un maximum de chaises entre les gradins et le parquet pour faire péter le compteur. La barre des 21 000, 22 000 sont donc parfois dépassés et il n’est pas rare de voir une affluence dépasser la capacité officielle de la salle.

crédits photo : Basket europe

Au-delà du basket, la salle accueille les concerts de tous les artiste en tournée sur le continent et a depuis sa création reçu les championnats du Monde et d’Europe d’à peu près tous les sports qui peuvent se jouer à l’intérieur : handball, volley, athlétisme, futsal, tennis, tennis de table et même water-polo. Boudé à ses débuts, la salle est donc aujourd’hui ‘’the place to be’’ pour n’importe quel évènement. A cet égard, l’EuroLeague ne fait pas exception à la règle en organisant les Final Four 2018 et 2022 dans ce théâtre de rêve. Le Real et l’Anadolu Efes s’en souviennent très bien.

 

Les supporters :

ENTRE GROBARI ET DELIJE

 

              Qui dit deux clubs dit deux fois plus de supporters, deux fois plus d’histoire, deux fois plus de bonheur pour les amateurs de basketball en Europe. Partagée entre le Partizan et l’Etoile Rouge, la Stark Arena devient donc un soir une antre sombre et noire avant de devenir l’autre soir une forteresse aux bannières rouge et blanche. La première véritable organisation ultra à voir le jour dans la ville est ainsi le groupe des Grobari. En 1970, le groupe est créé pour unifier l’ensemble des groupuscules fanatiques supportant le Partizan. Le terme de ‘’Grobari’’ est choisi (en cyrillique: Гробари), signifiant littéralement ‘’Les Fossoyeurs’’. Un nom qui donne la couleur pour les adversaires, et en parlant de couleur, ce serait bien le noir porté par les joueurs et fans du Partizan qui serait à l’origine de ce surnom. L’on raconte même qu’il leur aurait été attribué par les fans de l’Etoile Rouge, ce moquant de ce code couleur si triste et peu flamboyant. Une autre légende raconte que le nom proviendrait de celui de la rue qui mène au stade de football du club : ‘’Humska’’, signifiant en serbe ‘’colline funéraire’’ en référence à une bataille médiévale ayant eu lieu sur place. Bref on vous laissera décider selon votre version préférée. Toujours est-il que le groupe ultra des Grobari, niché dans le kop ouest de l’arena, fait aujourd’hui partie des tribunes les plus impressionnantes du monde et continue d’unir sous cette même identité l’ensemble des groupes de supporters qui peuplent aussi bien le stade que la salle du Partizan. La saison passée, les Grobari ont éclaboussé de leur talent l’EuroLeague, avec des tifos colossaux dressés à chaque soirée européenne devant leur kop. L’un d’eux notamment représentait l’entraîneur Zeljko Obradovic, avec un réalisme stupéfiant. Un autre encore représentait un fan brandissant l’écharpe à l’éffigie du club. Le groupe entretient des liens fraternels avec les supporters du regretté CSKA Moscou mais également avec les Grecs du PAOK de Salonique, partageant les mêmes couleurs.

 crédits photo : hot sport

              Dix-neuf ans après leurs rivaux, les groupes de supporters de l’Etoile Rouge s’unissent eux aussi, cette fois-ci sous le nom de ‘’Delije’’ en 1989, le 7 janvier plus précisément à l’occasion du noël orthodoxe. Là-aussi, les Delije (en cyrillique : Делије) sont créés pour rassembler les différentes mouvances qui peuplaient alors le Marakana, stade foot de la Zvezda. Le nom, pluriel de ‘’Delija’’, est un mot d’origine turque entré dans la langue serbe depuis l’époque ottomane, qui signifie ‘’les braves’’, ‘’les héros’’. Le nouveau groupe est tellement important dans l’histoire du club, que les lettres de ‘’Delije’’ sont tracées par la couleur des gradins dans ce même stade de foot, à l’emplacement de leur kop. Phénomène assez rare pour être souligé. Les groupes ultras venant du foot rejoignent ainsi rapidement le basket et suivent l’Etoile Rouge sur tous les terrains. Leur relation avec les fans de l’Olympiakos est peut-être la plus fameuse du monde ultra. Les ‘’Orthodox Brothers’’ partagent ainsi les mêmes couleurs rouge et blanche ainsi que leur foi orthodoxe, source d’un lien très fort entre les supporters des deux clubs. Chacune de leurs retrouvailles donnent lieu à des scènes de fraternité, il est vrai, assez spectaculaires dans ce monde de fanatiques. Début 2023, alors que l’Etoile Rouge est en déplacement à Milan pour l’EuroLeague, les Delije se font remarquer en dérobant les précieuses bannières des ultras de l’AS Roma foot avant de les brûler dans leur tribunes. La raison ? ces derniers étaient amis des Zagreb Bad blue Boys, ennemis jurés des Delije. Aujourd’hui, les Delije sont très connus partout dans le monde. Peuplant la tribune est de la Stark Arena, ils arborent des longues bannières rouge et blanche et entament leur chant ‘’Crverna allez’’ à chaque avant-match, prenant bien souvent le dessus sur la pauvre bande son de l’hymne de l’EuroLeague.

 

crédits photo : eurohoops

              Dès lors que les deux groupes ont le malheur de se rencontrer, les limites sont bien souvent dépassées. La probabilité que le derby ne voit pas le bout des 40 minutes est toujours très élevée et l’alerte ‘’match à haut risque’’ est systématiquement déclenchée, quel que soit le contexte. En témoigne les finales de la Ligue Adriatique la saison passée… L’Etoile Rouge, championne en titre affrontait le Partizan qui avait récupéré la suprématie de Belgrade par sa saison d’EuroLeague. La tension était à son comble et chacun des matchs de la série a été entâché de débordements comme des jets de fumigènes, pêtards, banderoles sur le parquet ou sur le banc adverse. De la passion comme on l’aime, de rares incidents comme on peut le regretter, mais surtout un déchaînement suscité par le basket qui nous fera toujours rêver.

 

UNE NATION À DEFENDRE

 

              Si les deux groupes ne peuvent se supporter et donnent lieu malheureusement parfois à des affrontements, leur histoire est remplie de points communs. En effet, les deux groupes ont la particularité d’avoir largement dépassé le cadre du basket et joué un rôle dans l’affirmation de l’identité serbe. A ce titre, l’Etoile Rouge est même parfois surnommé le club de la ‘’Serbité’’, signe du nationalisme qui peut surgir de ces supporters. Et là-aussi, cette particularité s’explique par l’histoire du pays. Grobari comme Delije sont nés durant la période Yougoslave, sous le règne du dictateur Tito, qui interdisait tout nationalisme au profit du communisme. Les chants des supporters se mêlaient donc souvent à la guerre, ne cessant de proclammer l’identité et l’indépendance serbe. L’un des slogans s’élevant du kop de l’Etoile Rouge répétait ainsi : ‘’Zvezda, Srbjia, nikad Jugoslavija’’ (Etoile Serbe, jamais yougoslave) et des tifo à l’honneur du drapeau serbe fleurissaient déjà dans les tribunes des salles dans les années 90. A cette époque, certains membres des Delije s’étaient même engagés dans une armée privée pour Arkane, chef militaire nationaliste, en vue de prendre part aux conflits yougoslaves. Ils étaient également accompagnés, selon la légende, de certains Grobari s’étant également engagés pour servir la cause. L’équipe chérie présente sur le terrain n’est ainsi qu’un combat parmi d’autres, qui permet à la Serbie d’être. C’est ce que les supporters de l’un comme de l’autre comprennent et c’est sûrement ce qui déchaîne leur passion en de telles proportions. C’est le club qui joue, mais c’est le peuple qui s’élève et c’est la nation que chantent Delije comme Grobari. Encore aujourd’hui, vous ne pouvez passer une soirée à la Stark Arena sans entendre le slogan ‘’Kosovo is Serbia’’ qui fait répondre les tribunes de la salle. La politisation des groupes n’est sûrement pas anodine dans les alertes ‘’déplacement à haut risque’’ qui se déclenchent dès lors que ceux-là quittent Belgrade. La sécurité de toute l’Europe est mobilisée sur leur passage, mais ce qu’on ne peut leur enlever, c’est leur passion, leur ferveur, leur voix, qui les rendent si attachant, qui ne manquent pas de déclancher nos frissons.

 

Le match marquant :

LE DERBY ETERNEL

Partizan 73-76 Crverna Zvezda (J12/ EuroLeague 2022-2023)

 

              Il était impossible de choisir entre un match du Partizan et un match de l’Etoile Rouge. Alors on a tout simplement choisi les deux. On ne remontera pas très loin pour cette rubrique du ‘’match’’ de la Stark Arena. Nous somme le 8 décembre 2022, et ce n’est qu’en ce noble jour que les deux ennemis de Belgrade s’affrontent pour la première fois en compétition européenne. Pendant des années, les deux clubs s’étaient évités, soit par l’absence de l’un dans la ligue, soit par un tirage au sort les plaçant dans des poules différentes. Mais cette année, les étoiles s’alignent enfin et le premier derby éternel de l’histoire de l’EuroLeague aura finalement lieu ! Le Partizan fait en effet son grand retour dans la prestigieuse ligue, tandis que l’Etoile Rouge y est pensionnaire depuis de nombreuses années maintenant. Cependant, le momentum semble plus être pour le Partizan qui dispose enfin d’une équipe à la hauteur de son histoire et qui est désormais coaché par la légende locale Zeljko Obradovic. L’Etoile Rouge, à ce moment-là, est dans le début d’une saison très compliqué et se voit toujours privée de sa star Facundo Campazzo en raison de sanctions financières. C’est donc tout timidement que les rouge et blanc s’aventurent à la Stark Arena entièrement acquise ce soir-là à la cause du Partizan, officiellement à domicile pour le match. Mais un derby reste un derby et les deux ennemis ne se lâchent pas d’une semelle au tableau d’affichage. Mathias Lessort et Kevin Punter tentent de décrocher leur adversaire mais en vain. Jusqu’à cette dernière possession, à 73 partout, qui voit les joueurs du Red Star tenir la balle de match en leurs mains, et en l’occurrence dans celle de Luca Vildoza. L’Argentin fait écouler le chrono au maximum puis pénètre vers le cercle avant de brillamment décaler Nemanja Nedovic laissé seul dans le corner. Le Serbe plante dedans, le match est plié. Nedovic se retourne dans le plus grand des calmes pour contempler le banc du Partizan au comble du dégoût. Score final 76-73, la Stark Arena est plongé dans le silence le plus total et les Grobari semble alors n’avoir jamais aussi bien porté leur couleur noir. Le premier derby éternel d’EuroLeague fera éternellement date dans ce théâtre de rêve, avec ce finish digne des plus grands films d’action.

 

Le résumé du match juste ici :

 

Les Français :

LES PARTIZANS DE LA NATION

 

              Si les clubs français ont toujours eu du mal à s’imposer dans la forteresse serbe, deux joueurs de l’hexagone ont su néanmoins conquérir le cœur de leurs habitants. A chaque fois sous le maillot du Partizan, mais jamais pour la Crvena Zvezda. Ces deux héros locaux sont Joffrey Lauvergne et Mathias Lessort.  JoLo a ainsi passé trois saisons sous le maillot du Partizan au début des années 2010, mais il ne lui en fallait pas plus pour se faire un nom avec cette prestigieuse tunique. Dans un contexte de reconstruction, Joffrey Lauverge est l’un de ces jeunes qui explosent aux yeux de la Stark Arena sur la période et devient même le premier capitaine non-serbe de l’histoire du club. Un reconnaissance qui restera à jamais gravé dans le cœur des fans, à jamais gravé dans sa peau, puisque l’intérieur arbore depuis son passage dans la capitale serbe un tatouage représentant l’emblème du Partizan. Tatoo devenu fameux depuis.

Mais un autre intérieur français a fait vibré la Stark Arena à la suite de Joffrey, en la personne de Mathias Lessort. Après un court et discret passage à l’Etoile Rouge lors de la saison 2017-2018, c’est surtout sous les couleurs du Partizan qu’il écrira sa légende serbe. Là aussi le passage fut court, là aussi le passage fut intense. De 2021 à 2023, Mathias fracasse les arceaux de Belgrade et de toute l’Europe, et devient le chouchou des Grobari. Sa proximité avec le public donne lieu à des scènes rarement vues en EuroLeague et font le tour des réseaux. Le Frenchy prenait en effet l’habitude de prendre le microphone après chaque victoire du Partizan, et se mettait à lancer les chants, en serbe s’il vous plait, face à la tribune Grobari. Lessort s’est même rendu au mariage de l’un des membres du groupe de supporters ultra, comble de la relation joueurs-fans. L’on raconte que notre français était tout gêné pendant la soirée, mais le plus important était bien évidemment sa présence. A ses Français, la Stark Arena reconnaissante.

 

 crédits photos : France 24

Témoignages :

 

Joffrey Lauvergne justement, ne manque pas de rappeler la puissance du public serbe, lui l’a connue de l’intérieur :

 

                            ‘’Jouer à Belgrade est incomparable’’ (via Basketball Sphere)

 

Dante Exum, ayant porté le maillot du Partizan, ne cache pas ce que fut sa principale motivation pour rejoindre le club en 2022. Encore sous contrat avec le Barça, voici ce qu’il déclare en interview

 

‘’L'un de mes anciens coéquipiers était fan du Partizan. Donc ils me montrait tout le temps des vidéos du Partizan, leur fans de malade, quand ils jouaient face à l'Étoile Rouge. Je pense que c'était ce que j'étais le plus pressé de découvrir’’. (via Basketnews)

 

Autre français à avoir connu ces publics lorsqu’il était à l’ASVEL, William Howard, répond ainsi lorsqu’on lui demande quelle est la meilleure ambiance qu’il a connu de toute sa carrière :

 

‘’Belgrade, la salle était remplie [contre l’Etoile Rouge, ndlr]. Y'a des moments ils se sont tous mis à chanter, c'était impressionnant. En défense t'essayais d'annoncer les truc, t'entends rien" (via RMC sport)

 

Aucun n’a pu rester indifférent en foulant ce désormais mythique parquet.

 

 

              La Stark Arena a grandi avec la Serbie, la Stark Arena a combattu pour la Serbie, la Stark Arena a chanté et continuera de chanter pour la Serbie. Ce n’est pas une équipe à qui vous faîtes face en pénétrant sur le parquet de Belgrade, mais à une nation toute entière. Les joueurs arborant la tunique de Belgrade, qu’elle soit de noir ou de rouge, se voit ainsi transcendé chaque soir par 20 000 voix et avec tout un pays qui serait aussi bien venu embraser ces travées si la salle était plus vaste encore. Une forteresse aux mains d’ennemis voisins mais à l’histoire commune. Une place forte où bat, selon la légende, le cœur du basket européen. Une salle qui fera sans nul doute palpiter le vôtre.

 

 

Ps : un grand merci à la chaîne youtube L’Arena pour son travail remarquable sur l’histoire des Delije !

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