REAL INVAINCU : qui pour les arrêter ?
Qui pour succéder au Real cette saison ? Bah peut-être le Real lui-même. Le champion en titre est bien au rendez-vous en ce début de saison et enchaîne les victoires comme des perles. Après quatre journées, les Madrilènes sont encore invaincus. Zoom sur une bande de champion qui fait très très peur sur ces premières semaines européennes.
REÇU 4 SUR 4
En mai dernier, les supporters madrilènes étaient aux anges. Le Real remportait en effet un onzième titre continental au terme d’une série Playoffs et d’un Final Four tous deux de légende. Aujourd’hui, ils ne sont même pas encore redescendus de leur nuage que leur équipe chérie fracasse déjà chaque adversaire européen qui se présente sur sa route. Les Merengues frappent fort d’entrée et entame parfaitement leur campagne 2023-2024. Après quatre matchs, la maison blanche est donc encore invaincue et s’élève déjà au sommet du classement. Vous êtes prévenus, le Real est en bonne forme pour cette nouvelle saison. En même temps, il n’y avait pas besoin de faire Polytechnique pour se rendre compte que le principal candidat à la succession du Real pour cette saison n’était autre que le Real lui-même. Faut dire que si le Real n’a pas besoin de temps d’ajustement, la continuité dont il fait preuve a bien aidé à l’affaire. ‘’On ne change pas une équipe qui gagne’’, ‘’on prend les mêmes et on recommence’’ : autant de dictons que Madrid a bien compris et qu’elle s’applique à respecter à la lettre. Après une intersaison où tous ses adversaires ont subit de grands chamboulements, le Real, lui, a gardé un grand nombre de ses membres et arrivent donc déjà avec une alchimie toute faite sans perdre de temps. Et l’efficacité de ses victoires en témoigne. Même privé de son MVP du dernier Final Four Walter Tavares et de son bien précieux Gabriel Deck, le Real s’en est allé briser le cœur de Baskonia en remportant au finish son match d’ouverture. Un quatrième quart-temps maîtrisé et une défense de fer dans le money-time avaient alors dégoûté les Basques et permis de lancer la saison madrilène. Par la suite, les hommes de Chus Matéo ont perdus tous sentiments en enchaînant trois cartons contre l’Anadolu Efes, le Zalgiris, et dernièrement contre le pourtant grand Olimpia Milano de Nikola Mirotic. Une quinzaine de points d’écarts à chaque fois, des fins de matchs on n’peut plus peinardes, le Real est tout simplement à un autre niveau dans ce début de saison. On s’est même permis une pointe au-delà de la barre des 100pts sur le parquet de l’Efes Istanbul. Au bout de quatre journées d’EuroLeague, le Real affiche donc un bilan de zéro défaites pour… cinq victoires. Il ne faudrait quand même pas oublier ce joli succès obtenus face au Dallas Mavericks de l’ancien enfant prodige. Un match qui était tout de même venu farcir le calendrier dans la capitale espagnole, mais qui n’a visiblement pas perturbé l’équilibre et la concentration de ces hommes.
UN MONSTRE A DIX TÊTES
Mais surtout, le Real a pu montrer en l’espace de quatre matchs l’étendue de son effectif et sa profondeur de banc inégalable. Chus Matéo a tant d’atout dans sa manche, et ne manque pas de tous les passer en revue à chaque nouvelle sortie européenne. Contre l’Anadolu Efes, c’était Guershon Yabusele qui était venu faire un carnage avec 16 points dans le seul premier quart-temps pour une éval hallucinante de 39 au final. Contre le Zalgiris, c’était le surprenant Vincent Poirier qui avait apporté sa puissance en sortie de banc pour finir MVP du match. Enfin, contre Milan, le Real a pu compter sur les 19 points de l’inusable Sergio Llull qui était dans la parfaite continuité de son buzzer iconique du dernier Final Four. Et oui, au Real le MVP change de tête à chaque fois et après seulement quatre journées, déjà huit joueurs différents ont franchi au moins une fois la barre des 10 points sur un match. Tout simplement ahurissant. Depuis le début de saison, le Real donne cette impression qu’une dizaine de joueurs peuvent prendre feu à tous moments, sont capables de te planter 20 points sur la figure et ont le cran de tuer le match lorsque les dernières minutes sont chaudes. Yabusele, Poirier et Campazzo ont été élus MVP, mais les Hezonja, Deck, Llull, Causeur, Musa ont chacun eu leur moment de gloire. Maintenant, la question est : est-ce qu’une équipe en EuroLeague a dix très bons défenseurs pour être en mesure de stopper ces messieurs ? La réponse est non. C’est bien simple, si le Real continue sur ce rythme, il sera bientôt impossible de l’arrêter dans sa course au back-to-back. Et là au moment où je vous parle, Walter Tavares n’est même pas encore complètement revenu de sa blessure… Rajouter un MVP de Final Four à un une équipe qui arrache déjà tout sur son passage ? No comment.
LE MAGICIEN CAMPAZZO
Au milieu de cette armada, un joueur s’est particulièrement distingué et attire notre attention : Facundo Campazzo. Alors que le Real avait conservé son effectif de champion en titre, il y avait néanmoins une légère différence au moment de redémarrer. La direction s’était permis un petit ajout, et pas des moindres, puisque c’était tout simplement Facu Campazzo, déjà champion sous le maillot blanc en 2018, qui revenait à la maison. Madrid venait ni plus ni moins d’intégrer l’un des tous meilleurs meneurs du continent à son effectif qui était déjà au sommet de l’Europe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le génial argentin n’a pas déçu et répond présent dès le début. Là aussi, il n’y avait pas vraiment besoin d’adaptation pour le joueur, lui qui avait fréquenté les locaux pendant plus de trois ans de 2017 à 2020. Les repères sont encore là et Facu le montre bien. Malgré un premier match difficile pour lui face à Baskonia, il s’est mis à enchaîner les carnages. Le meneur compile ainsi près de 12 points par matchs et une moyenne énorme de 8,5 passes décisives au bout des quatre premières journées. Ces chiffres nous donnent une éval de 18, signe d’une solidité et d’une régularité de top niveau. Facu est omniprésent dans le jeu madrilène et enregistre déjà deux double-double contre l’Anadolu et l’Olimpia. Il s’est même permis une pointe à 18 points contre le Zalgiris. Le pire, c’est qu’on sait qu’il peut encore faire mieux. En tout cas ce qui est sûr, c’est que le Real s’est ajouté une star de plus à son effectif, une corde de plus à son arc, qui était déjà bien garni.
Pour la nouvelle saison, on attendait le Real, et on a été servi. Le champion en titre n’a pas le temps et enchaîne déjà les victoires. Encore invaincus au bout de quatre journées, la course au back-to-back est officiellement lancée pour les Madrilènes. Quant à nous, il nous reste désormais trente journée pour trouver un adversaire capable de les arrêter.
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