Les meilleurs marqueurs de l'EuroLeague avant Mike James

Mar 10, 2024 - 20:00
Mar 26, 2024 - 11:30
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Les meilleurs marqueurs de l'EuroLeague avant Mike James
crédits photo : Olympiakos BC

Qui est le meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague ? Facile, vous n’étiez pas dans une grotte la semaine dernière, vous savez que c’est Mike James. Mais quels joueurs l’ont été avant lui ? Là ça se complique. EuroLeague France vous dresse la chronologie complète des rois de l’EuroLeague.

 

 NB : nous évoquons ici l'histoire de l'EuroLeague en tant qu' ''EuroLeague'', c'est-à-dire son ère moderne à partir de 2000.

              PREMIERS PAS ET PREMIERS POINTS

16 Octobre 2000 – Dino Radja, 2 points et… Stéphane Risacher, 18 points

puis Alphonso Ford, 35 points.

 

Et non, ce n’est pas une blague ! Notre cher Stéphane Risacher a été un jour le meilleur marqueur de l’EuroLeague ! Mais comment cela est-ce possible ? Pour le comprendre, revenons 24 ans en arrière… A l’été 2000, l’organisation de l’EuroLeague se sépare définitivement de la FIBA et la nouvelle compétition reine de l’Europe voit le jour. La saison 2000-2001 inaugure alors l’ère moderne de l’EuroLeague, telle que nous la connaissons aujourd’hui.

 

 C’est donc en ce glorieux jour du 16 octobre 2000, à Madrid, que le premier match de l’histoire a lieu. Et pour lancer les hostilités, la ligue nous proposa ce qui s’inscrira au fil du temps comme un classique : Real – Olympiakos. L’histoire est en marche. Au bout de quelques secondes, le premier panier de l’histoire de l’EuroLeague est inscrit par le futur hall of famer Dino Radja, intérieur star du Pirée à l’époque. Un petit panier pour l’homme, un grand panier pour l’humanité. Il est donc à cet instant précis le premier meilleur marqueur de la ligue avec le total de … 2pts. Plusieurs années après, voilà comment le héros réagissait à l’évènement :

 

‘’Après le match, quelqu’un m’a dit que c’était le premier panier de la nouvelle compétition. Mais au moment où je l’ai mis, je n’ai pas réalisé que c’était quelque chose de spécial. Je n’ai pas essayé de mettre le premier panier de la compétition, j’ai toujours joué pour l’équipe. Mais c’est vrai que j’étais un scoreur donc c’était un peu mon job de scorer’’ (via EuroLeague)

 

Ça va, le mec rentre dans l’histoire en un panier alors que Mike James s’est cassé l’c** pendant 10 ans (pardon je me calme). Bon ça c’était pour le tout premier panier. On vous épargne l’évolution des scoreurs sur les 40 minutes de cette rencontre inaugurale, ce qu’il faut retenir c’est qu’à la fin, c’est notre Stéphane Risacher qui est au sommet ! Au sortir d’une campagne glorieuse avec l’Equipe de France aux Jeux de Sydney, glanant la médaille d’argent derrière les imbattables Américains, Stéphane livre une énorme prestation contre les Madrilènes et finit ainsi meilleur marqueur de la partie (et donc de l’histoire de l’EuroLeague à ce moment-là). Malheureusement, ses 18 points du soir restent insuffisants pour l’emporter face au Real coaché à l’époque par un certain Sergio Scariolo…

 

Bien avant l’espoir brisé de Nando, la France a donc déjà eu l’un de ses représentants sur le trône de l’EuroLeague. Cela a duré 48 heures. Le deuxième match de l’histoire de l’EuroLeague eut lieu le surlendemain. Deux jours plus tard, le serial-scorer Alphonso Ford planta 35 points, ravissant la couronne à notre frenchy. Mais nous aurons l’occasion de reparler de Ford plus tard…

 

Stéphane Risacher sous les couleurs de l'Olympiakos (crédits photo : Eurohoops) 

 

 

BOLOGNE, L’EPICENTRE DE LA JEUNE EUROLEAGUE

              Avril 2001 – Gregor Fucka, 335 points

 

              Au fil de la saison, les matchs de l’EuroLeague s’enchaînent et les fins scoreurs se montrent. Deux équipes semblent peu à peu dominer la compétition en cette saison inaugurale, déchirant une seule et même ville en deux : La Virtus Bologne de Manu Ginobili et le Fortitudo Bologne de Gregor Fucka. A la fin de la campagne, l’Argentin finira champion au terme d’une épopée magnifique ; l’autre, repartira avec un maigre lot de consolation : celui d’être le nouveau meilleur marqueur de la compétition. Le pivot slovène, qui fera notamment la joie du Barça dans la suite de sa carrière, pointe alors à 335 points, soit un petit point de plus que le tout jeune Ginobili sur cette saison. Mais son règne ne va pas durer longtemps…

 

              L’EMERGENCE D’UN PHÉNOMÈNE

              28 mars 2002 – Alphonso Ford, 417 points

 

Le début des années 2000 assiste à l’ascension d’Alphonso Ford. Son parcours écourté avec Peristeri la saison précédente, l’avait empêché de rester au top jusqu’au bout de la saison. Fucka, qui était parvenu jusqu’au demi-finales, avait donc pu le dépasser. Mais la saison 2001-2002 fut une véritable course poursuite. A ce petit jeu, le Slovène ne fit pas long feu, contrairement à l’ami Alphonso qui l’allumait chaque soir. Le nouveau meneur fou de l’Olympiakos enchaînait les perfs de haut-vol dans la compétition et dépassa Fucka le 28 mars 2002. Ce soir-là, l’Américain inscrit encore 33 points lors du derby chez l’ennemi du Pana pour monter sur la première marche. La légende raconte que pour ce record-là, l’EuroLeague n’avait pas arrêté le match pour honorer le joueur des Reds…

 

Si les 33 unités du derby paraissent énorme, c’était chose commune pour Alphonso. Les grosses perfs défilaient comme les voitures à l’usine Ford (ok facile celle-là). Il était un véritable panier ambulant, et faisait trembler toutes les ficelles du continent. Le meneur finit meilleur marqueur de la ligue deux saisons de suite entre 2002 et 2003, d’abord sous le maillot de l’Oly donc, puis en Italie avec Sienne. Il affiche sur sa carrière un moyenne impressionnante de 22,2pts par match; personne n’a fait mieux depuis. Il est ainsi le premier homme à dépasser les 1000 points en carrière le 29 janvier 2003. L’EuroLeague tenait son premier vrai meilleur scoreur de l’EuroLeague… avant que la vie ne le rattrappe. Le 4 septembre 2004, Alphonso meurt tragiquement d'une leucémie foudroyante à l'âge de 32 ans, quelques jours avant la reprise de la saison. Un choc en Europe. En sa mémoire, le titre de meilleur marqueur de l'Euroleague est depuis baptisé "trophée Alphonso-Ford", et son nom est chaque année mis à l’honneur par l’un de ses dignes successeurs.

 

Alphonso Ford, le scoreur inarrêtable (crédits photo : EuroLeague) 

 

 

             LE ROI MARCUS

              17 mars 2004 – Marcus Brown, 1 215 points

 

              Le premier digne successeur du regretté Alphonso Ford est sans doute ce bon Marcus Brown. 7 mois après la disparition du scoreur mythique, un nouvel américain se hisse à la première position du prestigieux classement. Sous la tunique du grand CSKA Moscou, Marcus Brown inscrit 22pts dans une victoire retentissante sur le parquet du Tau Vitoria de Luis Scola. Une performance qui lui permet de dépasser les 1200 unités de Zo-Ford, sans en effacer pour autant le souvenir.

 

              Avant d’empiler les points à Moscou, Brown a mené le fameux Benedetton Trevise et l’Efes Pilsen d’antan. Par la suite, il ira vagabonder à travers tout le continent, continuant de porter son record sous les couleurs de Malaga, du Maccabi et notamment du Zalgiris. The ‘Scoring King’ a marqué les esprits et les ficelles partout où il passa. Avec sa régularité hors-pair, il s’impose année après année comme le leader incontesté du classement des scoreurs les plus prolifiques. Rien ne semble l’arrêter. Rien, sauf peut-être une rupture des ligaments croisés quelques années plus tard…

             

              LA PARENTHÈSE ARGENTINE

              22 mars 2007 – Luis Scola, 2 006 points

 

L’Argentin est alors au sommet de son art, et pour un temps, au sommet de l’EuroLeague. En cette ultime journée du top 16, la legende du Tau Ceramica de l’époque (futur Baskonia) rentre en ce soir de mars un peu plus dans l’histoire. Ses 8 petits points suffisent à ravir la couronne d’un Marcus Brown à l’arrêt, toujours éloigné des parquets à cause de sa blessure. Par la même occasion, il devient le premier homme à franchir la barre des 2000 points en EuroLeague. Mais l’essentiel pour Scola restait la victoire, acquise ce soir-là contre notre cher Elan Béarnais. Une victoire qui mettra Vitoria sur la route d’un troisième Final Four d’affilée. Malheureusement, il n’y aura pas plus de réussite que les précédents et le grand Luis traversera l’Atlantique à la fin de la saison pour continuer sa carrière en NBA.

 

 Marcus Brown à la lutte avec Luis Scola (crédits photo : Shutterstock)

 

 

              LE RETOUR DU ROI

15 novembre 2007 – Marcus Brown, 2 063 points

 

              Le départ de Scola aux Etats-Unis était l’occasion parfaite pour récupérer le trône. Marcus Brown avait suffisamment rongé son frein sur le bord des terrains et ne mit pas longtemps à retrouver sa couronne à son retour. Après quatre journées, le nouveau meneur du Zalgiris reprend les commandes avec une pointe à 28 points. L’Olimpija Ljubjana de Goran Dragic ne peut que s’incliner face aux talents de celui qui martyrise les ficelles de l’EuroLeague depuis 7 ans maintenant. A 33 ans, Marcus sait que ses meilleures années sont derrière lui et profite de chaque match pour porter sa marque un peu plus loin, mais d’autres arrivent fort dans le rétroviseur…

 

              L’EXPLOSION D’UNE BOMBA

24 novembre 2011 – Juan Carlos Navarro, 2 716 points

 

Une bombe. Voilà ce qu’était Juan Carlos Navarro en EuroLeague. Et ça tombe bien, parce que des bombinettes il a pu en offrir quelques unes durant sa carrière catalane. L’une d’elle, un simple lay-up inscrit en contre-attaque, lui permet ainsi de devenir le nouveau numéro 1 en ce mois de novembre 2011 face à cette pauvre Olimpija Ljubjana qui se retrouve une fois de plus sur la photo. Le public du Palau Blaugrana acclamme son héros. C’était inévitable tant l’arrière star du Barça dominait sur la compétition en ce temps-là. Un an après le titre de champion de 2010, Juan-Ca est encore en pleine forme pour porter son record vers des cieux inédits. 

Navarro, l'icône du Barça (crédits photo : EuroLeague) 

 

 

 

Après les Ford, Brown et Scola qui ont incarné la jeune EuroLeague encore en croissance, Juan-Carlos Navarro a fait prendre une autre dimension au statut de scoreur. Six ans plus tard, le 6 avril 2017, La ‘Bomba’ devient ainsi le premier homme à atteindre la barre vertigineuse des 4 000 points, à 36 ans, sur le parquet du Fener.

 

‘’C’est un accomplissement important, je suis fier d’être allé aussi loin et d’être le premier à le faire’’ (via FC Barcelone)

 

L’Espagnol prendra sa retraite un an après, en véritable légende vivante, avec la certitude d’avoir marqué de son empreinte la plus prestigieuse compétition européenne. Son règne sur le trône de l’EuroLeague durera plus de huit ans.

 

 

UN GOAT AU SOMMET DE L’OLYMPE

2 janvier 2020 – Vassilis Spanoulis, 4 155 points

 

Au moment de s’élever au sommet de l’EuroLeague, Vassilis est déjà une légende. A 37 ans, l’arrière mythique du Pana et de l’Olympiakos a fini le jeu depuis un bon moment. Triple vainqueur, MVP, Kill Bill continue à jouer au basket pour une seule raison : marquer un peu plus cette ligue dont il est le visage depuis une décennie. Et ce record, signé sur un side-step signature face au Fenerbahçe, inscrit définitivement son nom sur les tablettes en 2020. 4 155 points marqués, dont une bonne partie dans les fins de matchs chaudes; Navarro est dans le rétro. Malgré la défaite du soir, tout le Stade de l’Amitié et de la Paix est debout pour contempler le nouveau numéro 1. 

 

Pour le plus grand bonheur de tous les fans de basket en Europe, il sillonera les parquets du continent encore une saison, histoire d’ajouter 300 points de plus à son total record. Aujourd’hui, bien que son chiffre est dépassé, Spanoulis fait encore figure de GOAT de l’EuroLeague. Pour combien de temps encore ?

le Goat de l'EuroLeague ? (crédits photo : EuroLeague) 

 

 

 

 

LE DEBUT D’UNE MISSION

7 mars 2024 – Mike James, 4 464 points

 

              Le souvenir est encore frais dans nos têtes. Mike James a donc dépassé jeudi dernier la légende Spanoulis, au nez et au bouc de Nando de Colo. La couronne est transmise, mais le regard de Mike se porte au-delà. Car contrairement à ses deux prédecesseurs, l’Américain devient le numéro 1 des scoreurs de l’EuroLeague avec un palmarès collectif et individuel encore vierge. Il le sait, être le meilleur marqueur de l’histoire ne suffira pas à faire de lui le GOAT ultime. Un trophée de MVP, un titre, la barre des 5000 points ? Bien qu’au sommet, Mike James sait que le chemin ne fait que commencer :

 

‘’Beaucoup ont gagné l’EuroLeague, mais il n’y a qu’un seul meilleur marqueur. Désormais, je veux les deux’’ (via EuroLeague)

 

 Mike James, nouveau roi de l'EuroLeague (crédits photo : Icon Sport)

 

 

 

              QUI EST LE PROCHAIN ?

 

              Et maintenant ? Qui pour prendre la place de Mike James sur le trône de l’EuroLeague ? Les candidats se pointent, le débat est permis. Une chose est sûre, il faudra monter à des hauteurs astronomiques pour y prétendre. Si le Monégasque honore un dernier contrat comme il l’a promis, il pourrait bien élever sa marque à 5 500, voire 6 000 points avec deux ou trois saisons sur ce même rythme effréné.

              Les Sloukas, Larkin, Llull, Wilbekin et autres très grands scoreurs de notre époque semblent hors-course avec leur âge avancé, malgré leur marque respective à plus de 3 000 unités. Même Nando, à qui il manque une petite centaine de points à l'heure de ces lignes ne connaîtra sûrement pas cet honneur. Alors penchons-nous sur les talents un peu plus jeune.

              Markus Howard ? Véritable pyromane, le jeune Baskonista de 24 ans atteindra le millier d’ici la fin de saison. Compte tenu de ses moyennes, il lui faudrait donc 6 saisons pour atteindre les très probables 5 000 points de James, 7 pour les potentiels 5 500. Un parcours qui le mènerait à ses 31 ans, en comptant sur une santé impeccable, et une NBA aveugle sur son talent. Bon, on garde ça dans un coin de la tête.

              Mais un autre scoreur de son âge peut s’avancer comme prétendant : Dzanan Musa. Capable de perf’ à 40 pions comme face à l’Anadolu en janvier dernier, le Bosnien a déjà franchi la barre des 1000 points et tient une cadence similaire à celle d’Howard. De quoi concurrencer l’arrière de Baskonia sur la prochaine décennie, même si sa place au sein d’un Real bourré de stars ne le mettra pas forcément en avant pour chercher le record. Ses qualités de scoreur sont néanmoins indéniables.

              Qui d’autres encore ? Keenan Evans ? Mario Hezonja ? Matthew Strazel ? Nadir Hifi ? Noam Yaacov ?

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