VIRTUS BOLOGNE : MIC-MAC AU COACHING, SCARIOLO DANS LA SAUCE

VIRTUS BOLOGNE : MIC-MAC AU COACHING, SCARIOLO DANS LA SAUCE

              C’était la surprise de la rentrée. Alors que personne ne s’y attendait, la Virtus Bologne a décidé de se séparer de son entraîneur, et ce à quelques jours seulement de la reprise. Faisant pourtant partie des figures majeurs du coaching européen, Scariolo se retrouve donc au chômage technique, mis dehors par une Virtus qui ne veut plus entendre parler de lui. Que s’est-il passé ? Explication.

UNE DECLA QUI PASSE MAL

              Ce n’est certainement pas pour des raisons sportives que Scariolo a déplu à la direction italienne. La Virtus a continué de produire du bien beau basket la saison passée et les résultats ont suivi avec une finale disputée en championnat italien. Mais c’est pour un autre type de fulgurance que le sélectionneur de la Roja s’est fait remarquer. Lors d’une conférence de presse accordée par le club aux médias le 13 septembre dernier, le coach s’est montré particulièrement évasif pour répondre aux questions portant sur l’effectif. Plusieurs fois, il s’est contenté de renvoyer les journalistes à ses supérieurs hiérarchiques précisant qu’il ne pouvait pas répondre. Puis, Scariolo a fini par lâcher cette phrase qui restera au travers de la gorge de sa direction :

‘’The club built this team, and they gave it to me’’ [Le club a construit cette équipe puis ils me l’ont donné]

              Le technicien clarifie-là le malaise qu’il laissait apercevoir quant à sa relation tendue avec sa direction depuis les dernières finales perdues face à l’Olimpia Milano dans le championnat domestique. Scariolo se serait senti mis à l’écart dans la construction de l’effectif pour la prochaine saison et n’aurait pas supporté le fait de ne pas avoir son mot à dire dans le recrutement. Le divorce est ainsi amorcé avec ses dirigeants et la communication entre les deux partis semblent bien mise à mal depuis un petit bout de temps.

Cependant, cette tension ne date pas d’hier puisqu’en juin dernier, quelques jours après la fin de saison, Scariolo figurait parmi les prétendants au poste d’entraîneur des Toronto Raptors en NBA, poste laissé vacant après le renvoi de Nick Nurse. Par ailleurs, il se serait également entretenu avec les dirigeants du Real Madrid pour récupérer ce poste dans la maison blanche. Le président n’en peut plus et a pris personnellement ces intérêts pour d’autres équipes et a donc décidé après les récents évènements de mettre un terme à leur relation :

‘’Lorsque Scariolo a eu ses discussions avec les Raptors et le Real, il nous a traité comme une équipe de second-rang. La Virtus est l’équipe avec le plus grand nombre de supporters en Italie. Je considère mon club comme le plus important du pays’’ Massimo Zanetti (président de la Virtus Bologne)

              Peut-être que la Virtus ne méritait pas d’avoir sur son banc un Scariolo qui avait la trempe d’un top club européen. Peut-être Scariolo a manqué de respect envers son institution. Toujours est-il que l’on est pas prêt de revoir le tacticien à Bologne et qu’il a fallu vite trouver un plan de secours pour ce club qui compte bien rester dans top niveau national et international.

LUCA BANCHI, LE NOUVEAU VISAGE DU COACHING ITALIEN ?

              Encore inconnu il y a six mois, Luca Banchi a brûlé les étapes pour se faire un nom dans le coaching européen en un temps record. Venu dans un premier temps relever une SIG Strasbourg malade pour la conduire jusqu’au Playoffs en France, il a par la suite sûrement signé ce qui était la sensation de la dernière Coupe du Monde après son magnifique parcours à la tête de la Lettonie. Un jeu collectif alléchant, des mouvements de balle brillants, … on ne compte plus le nombre de joueurs qui se sont révélés ces derniers mois dans le système Banchi. C’est donc un remplaçant de luxe et qui plus est local que s’offre la Virtus à travers le natif de Grosseto. Lassi Tuovi, sélectionneur de l’équipe Finlandaise et expérimenté du circuit FIBA, est attendu pour l’épauler en tant qu’assistant coach. A voir comment Banchi pourra mettre en place sa philosophie de jeu avec les Shengelia, Cordinier et compagnie mais le potentiel est là. Les signatures de Dobric et Polonara devraient aller dans son sens, de même que la présence d’un Marco Bellinelli pour qui tout ne s’était pas très bien passé avec le prédecesseur.

Après les renvois d’Andrea Trinchieri et de Sergio Scariolo respectivement du Bayern Munich et de la Virtus Bologne, il ne fait pas bon être entraîneur italien sur cette intersaison. En attendant, c’est Luca Banchi qui pourrait bien en profiter pour monter dans la hiérarchie et pourquoi pas devenir LA référence en la matière sur la Botte, aux côtés du fantasque Gianmarco Pozzeco, coach de l’équipe nationale.

              Bologne qui vire Sergio Scariolo, c’est un sacré poids lourd du coaching européen qui fait ses valises. La tension entre le coach et ses dirigeants a fini par exploser et la Virtus se retrouve bien chamboulé à quelques jours mêmes de débuter sa saison. Pas de panique pour autant avec un successeur qui promet déjà, Luca Banchi. Le sélectionneur de la Lettonie découvrira l’EuroLeague, une compétition à la mesure du talent et du génie qu’il a démontré ces derniers mois.