Petit à petit, le Maccabi fait son nid

Apr 1, 2024 - 09:44
Apr 1, 2024 - 12:06
 0  80
Petit à petit, le Maccabi fait son nid
crédits photo : Maccabi Playtika Tel-Aviv

Exilé loin de ses terres, le mythique Maccabi Tel-Aviv traverse peut-être la saison la plus difficile de son histoire tant son basket est mis en péril. Et pourtant, malgré ce contexte délicat, le club-nation parvient tant bien que mal à revenir pour garder un œil sur les hauteurs de l’EuroLeague. Zoom sur un sous-marin jaune au mental d’acier.

 

 

LA CHUTE

 

              Il y a un an de cela, le Maccabi Tel-Aviv finissait sa campagne d’EuroLeague en trombe. Après un sprint final remarquable, les coéquipiers d’un duo Brown-Baldwin au sommet de son art débarquait en Playoffs dans la peau d’un outsider redoutable. Cinq matchs et un exploit monégasque plus tard, l’histoire s’arrêtait là, aux portes du Final Four. Mais une chose était sûre : après des années de galères passées loin des sommets européens, le mythique Maccabi Tel-Aviv était de retour en EuroLeague, prêt à se réinviter dans un dernier carrée qui leur échappe depuis 10 ans maintenant, date de leur dernier titre continental. Et cela commençait dès cette saison 2023-2024.


              Et puis tout s’est écroulé. Le 7 octobre dernier, le territoire israëlien entrait officiellement en guerre et le basket fut mis entre parenthèse. A ce moment-là, tout devient flou. Les membres de l’EuroLeague se réunissent alors pour décider de l’avenir du Maccabi dans la compétition. Le scrutin laisse finalement les hommes d’Oded Kattash en vie. La Mivtachim-Menora Arena ferme ses portes mais le basket continue.

 

 

L’EXIL

 

              C’est donc loin de ses terres que le Maccabi devra tant bien que mal parvenir à ses ambitieux objectifs. Le club-nation fait son nid à l’historique Hall Pionir de Belgrade, silencieusement mais sûrement. Peu importe les tribunes, sur le terrain, l’équipe parvient à se remobiliser pour faire bonne figure dans l’élite européenne. Les succès et les revers s’alternent et quatre mois durant, le Maccabi ne parvient jamais à enchaîner plus de deux victoires à la suite. Au grès des huis-clos et des délocalisations, parfois même privés d’entraînements, le sous-marin jaune garde la tête hors de l’eau pour s’accrocher à la course aux playoffs sans jamais véritablement lancer sa saison. Abonné à cette moitié de tableau, oscillant entre la 7ème et la 10ème place, on en vient presque à oublier Tel-Aviv dans les prétendants au Final Four de Berlin.

 

 

LE RETOUR

 

              Et c’est là que le Maccabi est parvenu à retrouver sa grandeur. Arrivées les dernières joutes de la saison régulière, Baldwin et les siens donnent leur traditionnel coup d’accélérateur de fin de saison avec 6 victoires de suites série toujours en cours. Une performance exceptionnelle compte tenu de la saison monotone vécue jusque-là. Le dernier succès fut ainsi conquis au Pionnir contre Valence, devant une cinquantaine de supporters israëliens qui pour la première fois pouvaient assister aux exploits de leur équipe. Voilà le symbole d’un Maccabi qui retrouve son ADN. Désormais, la place en play-in est assurée mais le Maccabi pourrait bien devenir LA menace de cette fin de saison. Actuellement à la 7ème place, le club-nation reste à portée de fusil de l’Olympiakos, du Fenerbahçe et même du Barça qu’il aura le privilège d’affronter lors de l’avant-dernière journée. Ces trois équipes seraient bien mal avisées de laisser un match en route, au risque de glisser hors du top 6, grillées sur le gong par un Maccabi surprise.

 

Au-delà du classement, la force mentale de ce collectif émerge peu à peu, et rappelle à tous sa qualité qu’on a peut-être trop vite écarté d’un revers de main. Bien que Lorenzo Brown ne produise pas son meilleur exercice, son association sur le backcourt avec Wade Baldwin, tout juste nommé MVP du mois de mars, demeure un danger permanent pour les arrières adverses. Quant au front-court, que dire de Bonzie Colson et Josh Nebo qui en plus de sortir une saison de haute-volée, sont en pleine confiance en ce moment. Et les autres : Blatt et Di Bartolomeo, Cleveland et Riviero parviennent systématiquement à impacter le match en sortie de banc. Un mélange athlétique et physique qui permet au Maccabi d’imprimer match après match son rythme effréné et son jeu rapide. Une puissance que les adversaires ont rarement su ralentir, le Maccabi étant à l’heure actuelle la 2ème meilleure attaque de la ligue avec 87,6pts par match, juste derrière l’intouchable Real. A quelques jours des Playoffs, ce Maccabi en pleine confiance pourrait bien être l’équipe à ne pas prendre.

 

 

Le Maccabi a su se faire grand quand le basket se faisait tout petit. Malgré les circonstances, le club-nation est ainsi toujours en rôdage pour atteindre son objectif final. Finalement, nous aurons peut-être bien un club de Belgrade à Berlin…

What's Your Reaction?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow