Barça invaincu : no Miro, no problemo

Oct 23, 2023 - 17:12
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Barça invaincu : no Miro, no problemo
crédits photo : EuroLeague

              Quel début de saisons des Catalans ! Dans un contexte de crise et en l’absence du MVP Nikola Mirotic, les Barcelonais ont pourtant pris le meilleur départ possible. Après quatre matchs, la bande à Grimau est toujours invaincue et peut finalement envisager une très belle saison 2023-2024. Zoom sur la sensation de ce début de saison.

 

PARCOURS SANS FAUTES

 

              Qui voyait sérieusement le Barça démarrer cette saison de la sorte ? Le club catalan s’était en effet vu déplumé à l’intersaison compte tenu de la crise financière qui touche en ce moment l’institution. Sertac Sanli, Mike Tobey et Cory Higgins s’étaient ainsi envolé vers d’autres cieux mais surtout, il fallait accuser la perte du MVP 2022 Nikola Mirotic, ainsi que celle du coach si renommé Sarunas Jasikevicius. De sacrés pertes, qu’on ne voyait pas être si vite et si bien comblées par le Barça. Le mercato était certes encourageant avec le pari Brizuela et une nouvelle raquette tout droit venue de NBA, Willy Hernangomez et Jabari Parker, mais c’était bien l’essentiel des mouvements opérés cet été. Et pour ce qui est du coach, on avait bien peur que les exigences soient trop élevées pour ce cher Roger Grimau. Le petit nouveau débarquait sans aucune véritable expérience de coaching au niveau pro et n’inspirait pas vraiment la confiance pour jouer les premières places au top niveau européen. Apparemment, il n’y avait bien qu’en dehors de Barcelone que l’on n’y croyait pas. Déjà en arrivant, Jabari Parker se montrait optimiste pour la nouvelle campagne :

 

‘’On a plein de joueurs importants qui ont été en NBA comme moi, Sato ou Willy. Notre expérience est là, avoir jouer au plus haut niveau pendant des années… Je pense que nous pouvons être très compétitifs’’ Jabari Parker en septembre (via El Mundo Deportivo)

 

              Et visiblement, Jabari n’avait pas tort. Après quatre journée d’EuroLeague dans cette nouvelle saison, le Barça s’est montré bien plus puissant qu’on ne l’imaginait. Alors que les médias spécialisés les voyaient lutter pour une place de Playoffs, les Catalans se retrouvent à jouer les premiers rôles. Quatre victoire en autant de rencontres, les Barcelonais sont donc toujours invaincus et occupent la première place du classement à égalité avec leur rival madrilène. Le large succès face à l’Anadolu Efes en ouverture de la saison n’était qu’un aperçu. La nouvelle raquette Willy-Jabari avait fait des dégâts en sortie de banc, mais c’était surtout l’ancien Jan Vesely qui faisait la misère aux Stambouliotes. Victoire de plus de 15pts à l’arrivée, l’Europe était prévenue. Car par la suite, le Barça a joué les climatiseurs de service en s’imposant par deux fois à l’extérieur : à l’Olympiakos, dans le terrifiant Stade de la Paix et de l’Amitié, puis au Partizan, dans l’assourdissante Stark Arena. Des ambiances de feux, qui n’ont pour le coup fait ni chaud ni froid aux Catalans qui ont maîtrisé sans problème l’un et l’autre de leurs adversaires. Et que dire du dernier match face au Bayern… Une fois rentré à la maison, le Barça en a ainsi profité pour en coller 40 aux Bavarois, pardon 39, mais dans le ressenti c’était bien 80 tant c’était violent. Ce ne sont que quatre matchs, mais la manière avec laquelle ils furent remportés laisse penser que ce Barça là ne rigolera pas beaucoup cette saison avec leurs concurrents.

 

LA MAGIE GRIMAU

 

              Il faut rendre à Cesar ce qui est à Cesar et à Roger ce qui est à Roger. Bon c’est vrai que ‘’Roger’’ ça fait pas très charismatique comme ça, mais croyez-moi dans un vestiaire c’est plutôt efficace. Car la principale raison du succès barcelonais tient à l’équilibre de ses acteurs. Pour sa première saison en EuroLeague, Grimau a parfaitement manœuvré avec ses hommes et a su poser des choix importants pour le bon fonctionnement de son équipe. La gestion du secteur intérieur est en cela un chef d’œuvre. La raquette titulaire Vesely-Da Silva se montre bien complémentaire et permet, avec un Satoransky toujours bon gestionnaire, de poser son jeu sur les entames de match. Les systèmes s’enchainent, tout comme les points des deux gaillards, aussi bien à mi-distance pour Vesely, qu’à 3 points pour da Silva, ou encore sous le cercle pour les deux. Sato se régale à la passe et n’en finit plus de trouver son compatriote bien en position à l’intérieur. Puis vient la rotation et toute l’explosivité qui va avec : Hernangomez et Parker apportent toutes leurs qualités athlétiques et toute leur fraicheur en sortie de banc. Et en lieu et place de Satoransky, on retrouve le jeune crack Jokubaitis, qui sait parfaitement amener sa vitesse pour accompagner les deux monstres. La défense se complique alors énormément pour les adversaires qui jusque-là n’ont pas su contenir les assauts de ce banc barcelonais. Roger Grimau a ainsi très intelligeamment construit ses rotations, pour aligner les meilleurs combinaisons possibles entre ses joueurs et faire d’autant plus mal à l’adversaire avec ses variations de jeu. L’utilisation de ses gachettes se montre aussi très juste : Abrines, Lapprovitola et Brizuela jouent les électrons libres. Ils disposent d’une liberté tant au shooting qu’à la création et ne manquent pas de régaler eux aussi. Alors que le jeu se montrait souvent stéréotypé autour de Nikola Mirotic sur les dernières saisons, les Blaugranas montrent aujourd’hui beaucoup plus de variations dans leurs attaques et la lecture de leur jeu se complexifie grandement. Bref, la palette offensive démontrée par Grimau est jusqu’à présent un chef d’œuvre et les (presque) quarante points d’écart infligés au Bayern de Serge Ibaka en sont une preuve. Et d’ailleurs, le Barça inscrit la bagatelle de 90 points par match depuis le début de saison et promet d’être une force de frappe majeure en EuroLeague.

 

              Mirotic parti ? et si c’était un mal pour un bien pour ce Barça ? En tout cas, le résultat est concluant après quatre matchs. Les Catalans sont encore invaincus et pourraient finalement viser bien plus haut que ce qu’on disait d’eux avant la saison. Grimau assure, les Lapprovitola, Vesely, Satoransky et compagnie aussi : la crise risque de bien vite passer à Barcelone…

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