Nikola Mirotic à Monaco, c’est enfin fait ! après tant de tentatives, le club de la Principauté a enfin réussi à enrôler le MVP 2022. Talent unique mais âge avancé, expérience énorme mais défaillances dans certains moments clés,… Que vaut Nikola Mirotic, aujourd’hui ? On fait le point sur les atouts et les faiblesses de la nouvelle recrue monégasque.
Le feuilleton de l’été aura donc connu son dernier épisode en cette intersaison 2025. Après deux mercatos infructueux, Monaco tient enfin sa star Nikola Mirotic tant désirée. Une bombe dans le monde de l’EuroLeague. Une bombe cependant moins explosive que si le transfert avait eu lieu deux ans auparavant. Qu’importe, après sa finale en mai dernier, le club de la Principauté veut le titre, et se donne les moyens de ses ambitions avec un MVP de plus dans ses rangs. Le message est envoyé. Mais qu’apportera le Monténégrin à la Roca Team ? Peut-on s’emballer ? Doit-on douter de son apport ? On fait le point.
Les atouts de Mirotic :
1 – Une expérience hors-pair
Un titre de MVP il y a trois ans, six Final Four disputés dont quatre finales, 359 matchs NBA au compteur mais aussi – et surtout – 10 saisons d’EuroLeague dans les bagages,… En terme de carrière, est-ce qu’on serait pas sur le plus gros basketteur de l’histoire à jouer pour Monaco ? Si les CV de Mike et Calathes peuvent rivaliser, on ne peut que se féliciter de cette arrivée pour la Roca Team. Nikola Mirotic a énormément à apporter sur le Rocher.
2 – Encore en bonne forme
L’âge de Mirotic, 34 ans, est l’un des premiers éléments qui vient en tête. Mais l’ailier-fort a prouvé ces derniers mois qu’il était encore bien en rythme. La saison dernière, il tournait à 17,7 points de moyenne avec Milan, pour 30 matchs joués sur les 34 possibles. Il est ni plus ni moins que l’un des meilleurs scoreurs d’EuroLeague actuelle, encore. Il a également battu son record en carrière à l’eval, 40 (!), contre Baskonia en avril dernier, à 34 ans donc. Monaco a signé un Mirotic vieillissant ? Peut-être, mais loin d’être fini.
3 – Le profil idéal ?
Au-delà du nom, Mirotic répond à un manque. Il est ce fameux poste 4 shooteur que Monaco cherchait tant. Il y a eu la tentative Petr Cornelie, le pari Vitto Brown, en vain. Cette fois, la Roca Team tient son poids lourd sur le poste d’ailier-fort. Un poste clé en EuroLeague, et qui demeurait un point faible sur le Rocher depuis le départ de John Brown. Mirotic pourra donc apporter ce dont Monaco a besoin. Il incarnera une menace supplémentaire pour l’adversaire, cette fois-ci intérieure, pour éviter un jeu trop centré sur Mike James ou sur le back-court.
Les réserves qu’on peut émettre à propos de Mirotic :
1 – Ses lacunes défensives
Depuis que Monaco est en EuroLeague, une identité monégasque se dégage sur le parquet : le combat. La Roca Team l’emporte grâce à ses soldats, grâce à sa défense, son fighting spirit et non par le beau jeu. Grâce à des John Brown, Yakuba Ouattara, Donta Hall et aujourd’hui des Alpha Diallo, Jaron Blossomgame, Terry Tarpey,… des joueurs prêts à tout sacrifier sur le terrain. C’est quand ce groupe retrouve sa rage, son agressivité, sa défense, qu’il devient injouable. Mirotic colle-t-il à cette ADN monégasque ? Non.
2 – Son âge, malgré tout
Certes Nikola Mirotic est encore bien en forme, mais par cette signature, le club du Rocher a quand-même sacrément réduit sa fenêtre de tir. Avec Mike James, 34 ans également, Monaco affiche un des plus beaux duos en EuroLeague, mais le plus vieux aussi, de loin. On est clairement en mode « win now ». Le message est clair : c’est cette saison, peut-être encore la saison prochaine, que Monaco pourra le faire. Après ce ne sera plus possible avec ce groupe. Tout de façon Mirotic n’a signé que pour deux ans, et le contrat de James termine dans… deux ans. Alors c’est tout de suite que ça se passe. De quoi rajouter de la pression…
3 – Son (manque de) leadership dans les moments chauds ?
On a parlé de son expérience. Mais sur le CV, il manque peut-être la plus importante des lignes : le titre. Dans sa carrière, Nikola Mirotic n’a pas encore soulevé le trophée suprême, malgré les six Final Four et quatre finales disputés. Après ses jeunes années madrilènes, le Monténégrin est associé à ce Barça de Jasikevicius à qui le titre a toujours échappé. Il a été le visage des trois échecs consécutifs des Catalans dans le dernier carré.
En 2021, sa finale en demi-teinte laisse l’Anadolu Efes devenir champion. En 2022, il sort cependant une performance titanesque (39 d’eval) en demi face au Real : insuffisant pour se qualifier, malheureusement. L’année suivante, contre ce même rival madrilène et au même stade, il passe totalement à côté : 3 points à 0/7 derrière l’arc. De quoi remettre sérieusement en question sa capacité à répondre présent lorsqu’il s’agit d’aller chercher le titre. Alors dans sa quête d’EuroLeague, Monaco a-t-il fait le bon choix ? Deux mois après une finale cruellement perdue, où, justement, les Monégasques ont souffert de leaders en perdition (Okobo, Loyd, Calathes…), Nikola Mirotic est-il vraiment l’homme de la situation ?
Début de réponse le 30 septembre. Mais surtout en mai prochain.
