L'origine du nom des clubs EuroLeague
Zalgiris, Panathinaïkos, Virtus, Fenerbahçe… Vous vous êtes sûrement déjà demandé ce que pouvait signifier le nom de nos chères équipes d’EuroLeague. Nous nous sommes ainsi plongés dans l’histoire de ces clubs, pour vous raconter l’origine et la signification de chacun de ces surnoms, club par club.
Bon, on vous prévient, certains sont plus charismatiques que d’autres… Spoiler : plus on va vers l’Est, plus l’histoire a de la gueule.
NB : pour certains noms, plusieurs versions/interprétations existaient. Si des spécialistes de ces clubs ont des précisions ou des modifications à nous apporter sur l’histoire, nous corrigerons de bon cœur !
Le Real de Madrid : si le club nait dans la capitale espagnole dès 1902, ce n’est qu’une vingtaine d’année plus tard, en 1920, que le Madrid Football Club se voit adjoindre le titre de Real par le roi Alphonse XIII lui-même. L’adjectif signifie littéralement ‘’royal’’ en espagnol, le club devient celui du monarque. La section basket, quant à elle, est ouverte en 1931 et honore à son tour la couronne espagnole en portant ce surnom royal sur les parquets.
Le Baskonia de Vitoria-Gasteiz : c’est une référence directe au pays Basque, la région de Vitoria-Gasteiz où est installé le club. D’ailleurs, le mot Baskonia en langue basque, se traduit directement par ‘’Basconie’’. Une belle manière de représenter sa terre. Le club porte le nom de sa fière région depuis sa création en 1952, puisqu’il est issu d’une section du club omnisport du CD Vasconia.
Le FC Barcelone : Le club de Barcelone a choisi de se nommer Barcelone en référence à sa ville qui s’appelle Barcelone. Allez c’est tout pour moi, bonne soirée !
Le Paris Basketball : On est à Paris, on joue au basketball… ça va vous suivez toujours ?
L’ASVEL de Lyon-Villeurbanne : au cas où vous ne le sauriez pas encore, le sigle ASVEL signifie ‘’Association Sportive Villeurbanne Eveil Lyonnais’’. Ça fait beaucoup d’éléments, mais ce nom porte en réalité le souvenir des deux anciens clubs de basket qui sont à l’origine de l’ASVEL. C’est en effet en 1948 que l’Eveil Lyonnais, un patronage catholique, fusionne avec l’AS Villeurbanne, une association laïque. Un belle alliance qui donnera donc le club le plus titré de notre championnat de France. Pour ce qui est du ‘’LDLC’’ juste avant, c’est juste une histoire de sponsoring, depuis que le club a signé un contrat de naming avec l’entreprise du même nom en 2018.
La Roca Team de Monaco : dès l’ouverture de la section basket de l’AS Monaco en 1928, le surnom de ‘’Roca Boys’’ est répandu pour désigner les joueurs, en référence bien sûr au Rocher monégasque. Petit à petit, cette appelation prend de l’ampleur et se voit décliner à tous les niveaux : ‘’Roca Family’’, ‘’Roca Nation’’ pour les fans, encore aujourd’hui les ‘’Roca Girls’’ pour les cheerleaders,… autant de personnes pour soutenir ce qui devient très vite ‘’La Roca Team’’. Le surnom est même ajouté au logo pour défintivement différencier le club de basket du club de foot.
L’Olimpia de Milan : le club de basket de Milan est officieusement créé en 1930 par le conte Borletti, mais la date de création est corrigée pour être redéfinie en 1936, l’année du premier titre, afin que la postérité retienne une arrivée triomphale du club dans le game. Pour marquer le début de ce succès, la présidence appose donc le surnom ‘’olympique’’ à son nom et devient officiellement le Pallacanestro Olimpia Milano 1936.
La Virtus de Bologne : peut-être vous apprendra-t-on que la Virtus est à l’origine un club de gymnastique, créé en 1871. A l’époque, l’emblème de l’association sportive est un ensemble de quatre F disposés en croix romaine. Quatre F, comme les initiales de Forte, Franco, Fermo et Fiero (‘’Fort, Franc, Ferme et fier’’, ne me remerciez-pas pour la traduction), qui étaient les quatre vertus que tout bon gymnaste devait posséder selon les théories de l’éducateur Friedrich Ludwig Jahn. Les vertus ! Nous y voilà justemment… Et c’est ainsi qu’en 1889, la structure sociale inclut pour la première fois le terme latin ‘’Virtus’’dans son nom, pour incarner cet idéal vertueux, devenant ainsi la Virtus Educational Gymnastics Society. Le V noir est ajouté aux armoiries du club dans la foulée. L’association devient par la suite multi-sports avec la création des sections athlétisme, football et baseball au début du XXème siècle. La section basket, quant à elle, voit le jour à la fin des années 20.
Le Bayern de Munich : un peu à l’image de Baskonia, le club de Munich décide d’arborer le nom de sa région lorsqu’il est fondé en 1900, Bayern se traduisant littéralement par ‘’Bavière’’, l’Etat allemand dont Munich est la capitale. A noter que la section basket de ce géant footballistique est ouverte en 1946.
L’ALBA de Berlin : comme cela se fait souvent chez les clubs allemands, il s’agit ici d’un contrat de naming conclu avec la marque Alba Europe, une entreprise de recyclage de déchets. Ça tombe bien, des déchets, il y en a déjà beaucoup dans le jeu…
L’Etoile Rouge de Belgrade : fin 1944, la guerre civile qui fait rage en Yougoslavie touche presque à sa fin. Un club omnisport est ainsi fondé à Belgrade par une ligue communiste anti-fasciste. Pendant quatre mois, le club portera le nom de Omladinsko (‘’la Jeunesse’’) et cela jusqu'au 4 mars 1945 où elle deviendra l'Étoile Rouge. A l’époque, les présidents hésitaient entre plusieurs noms : Mladost (‘’jeunesse’’), Udarnik (‘’travailleur’’), Torpedo (‘’torpille’’), Lokomotiva (‘’la locomotive’’) ou encore Dinamo, … jusqu’à ce que Slobodan Cozic, l’un des vice présidents, n’interrompe la discussion avec cette phrase désormais célèbre dans l’histoire du club : ‘’et si on l’appelait pas tout simplement l’étoile ?’’ ce à quoi Zujovic, l’autre président, répondit : ‘’d’accord, mais dans ce cas, l’étoile sera rouge’’. Un choix qui peut paraître politique pour sa référence au communisme, mais qui serait en réalité une question de goût. Le rouge rend en effet hommage à la couleur du SK Jugoslavija, club communiste de Belgrade dissout durant la 2nde Guerre Mondiale, et dont le nouveau club souhaitait être la réincarnation. Très vite, cette Etoile rouge de Belgrade devient le club du peuple et deviendra l’emblème d’une nation serbe en devenir.
Le Partizan de Belgrade : en réponse à son éternel rival, le Partizan est fondé le 4 octobre 1945, soit sept mois plus tard seulement. Le club est créé en tant que section football de la Chambre centrale de l'armée yougoslave. Il a été nommé ainsi en l'honneur des ‘’Partisans’’, du nom de la formation militaire qui s'était battue contre le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale pour sauver la Yougoslavie. Les noms choisis ont tout leur sens ; dès les premiers jours, la rivalité se tissait entre l’Etoile Rouge, club du peuple serbe, et le Partizan, club de l’armée yougoslave.
Le Panathinaïkos d’Athènes : mes cours de LV3 grec me rappellent que dans la langue d’Homère, pan signifie ‘’tout’’ et qu’athenaïque renvoie aux Athéniens. Le Panathinaïkos, c’est donc par définition le club de tous les Athéniens, de tout Athènes. Mais la notion de panathénaïque est en fait très ancienne. Déjà en Grèce antique, le terme était utilisé pour symboliser l’unité de la cité athénienne, à l’image des Panathénées, une fête annuelle où tous les habitants sans exception défilaient en procession. En ce qui concerne le club, le nom viendrait d’un fameux discours, le Panathénaïque, prononcé par Isocrate au milieux du 4ème siècle av. J.-C., où l’orateur rendait hommage aux Athéniens pour leur éducation, leur démocratie et leur puissance militaire. 2500 ans plus tard, le Pana porte donc le souvenir de cette grandeur athénienne.
L’Olympiakos du Pirée : dans la ville du mythique port du Pirée, l’Oly est né d’une idée. En bon club grec, le projet était de promouvoir l’idéal Olympique et toutes ses valeurs auprès de la jeunesse : respect, éthique, santé, développement de soi… C’est ainsi qu’en mars 1925, les membres du Piraikos Podosfairikos Omilos FC et du Piraeus Fans Clubs FC décidèrent de dissoudre leur deux clubs pour n’en former plus qu’un qui porterait cet élan. Notis Kamperos, un officier de la marine grecque, proposa alors le nom d’Olympiakos, avec le visage d’un champion olympique couronné de lauriers, pour l’emblème du nouveau club de football. La section basket, elle, exportera l’olympisme sur les parquets dès 1931.
Le Zalgiris de Kaunas : le terme de Zalgiris correspond à la transcription lituanienne de Grunwald, une ville polonaise où a eu lieu au XVème siècle une bataille décisive entre les forces du royaume de Pologne-Lituanie et l’ordre Teutonique (les Allemands en gros). A cette époque, la bataille marque un basculement significatif des pouvoirs en Europe orientale et permet à la Pologne et à la Lituanie, alors unies, de devenir la puissance dominante dans la région en repoussant définitivement les Teutons. Cette bataille fut l'une des plus importantes de l'Europe au Moyen Âge, et est considérée comme la plus grande victoire militaire de l'histoire lituanienne. Zalgiris est ainsi devenu mythique. Il était donc normal que l’iconique club de basket de Kaunas, véritable symbole national, en porte le souvenir.
L’Anadolu Efes d’Istanbul : à première vue, le nom peut manquer de profondeur, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’un contrat de naming avec l’entreprise Efes, grand groupe de distribution de bières et boissons non-alcoolisées. D’ailleurs, le club a dû supprimer le Pilsen de son nom en 2011, car celui-ci faisait référence à la filiale de l’entreprise qui produisait la bière, ce qui ne plaisait pas à l’EuroLeague qui interdit toute promotion d’alcool sur le nom des équipes. Bref,… mais comme on avait pas envie de s’arrêter à la binouze, on a fouillé un peu plus, et on a cherché pourquoi l’entreprise en question se nommait Anadolu Efes. En fait, Anadolu renvoie à l’Anatolie, terme qui désigne la péninsule turque et la province romaine antique de cette région ; et Efes à la cité d’Ephèse, l’une des plus importantes cités grecques de l’Antiquité, située aujourd’hui au sud-ouest de l’actuelle Turquie, et qui était connue pour son temple d’Artémis comptant pami les 7 merveilles du monde antique. Le patrimoine turc est donc mis à l’honneur.
Le Fenerbahçe d’Istanbul : après l’Anadolu, nous traversons le Bosphore et la ville jusqu’à la presqu’île de… Fenerbahçe, un quartier situé dans le district de Kadıköy, à l’est d’Istanbul. Le nom du quartier, qui a donc baptisé le club omnisport en 1907, peut se traduire en français par le ‘’jardin du phare’’. Une belle poésie qui renvoie à l’un des monuments iconiques du lieu. La lumière de ce phare a même inspiré les fondateurs du club pour choisir la couleur jaune qu’arborent encore aujourd’hui les joueurs, sur les pelouses comme sur les parquets.
Le Maccabi de Tel-Aviv : le terme de Maccabi serait un dérivé du mot araméen maqqəḇa, qui se traduit par ‘’le marteau’’. Il s’agit en fait du surnom donné à Judah (VIème siècle av. J.-C.), le patriarche qui a donné son nom à la nation juive selon la tradition, et dont la férocité sur le champ de bataille lui aurait valu cette réputation. Bien plus tard, entre le IIème et le Ier siècle avant notre ère, les Maccabees ont pu désigner les membres de la dynastie Hasmonéenne, qui a regné sur le Royaume de Judah en étendant ses frontières, tout en réaffirmant la religion juive sur le territoire. L’appelation a donc une importance capitale dans la tradition juive, et c’est pour cette raison qu’il n’est pas rare de voir des clubs de sport israëliens en porter le nom.
Et vous, quel est le nom que vous préférez ? Quelle équipe allez-vous désormais supporter juste parce qu’ils ont un surnom trop stylé ?
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