Au terme d’une véritable démonstration de force, la Roca Team a arraché son billet pour la finale de l’EuroLeague, en faisant tomber sa bête noire l’Olympiakos, en demi-finale du Final Four. Récit d’une soirée historique.
27 à 2. Deux ans plus tard, le score du troisième quart-temps funeste de 2023 était encore dans toutes les têtes. Et lorsque Monaco basculait en tête à la pause, après avoir légèrement pris le momentum sur leur bête noire, les vieux spectres resurgissaient de plus belle.
Certes, avec seulement trois points d’écart au tableau d’affichage à la mi-temps, rien n’était joué, mais les Reds se devaient de réagir en seconde période. Sauf que, ce retour des vestiaires-là : ça faisait deux ans que les Monégasques attendaient de le jouer…
DIALLO OMNIPRESENT
Et ça s’est vu. Dans un début de quart-temps âpre, Theis, d’un tir à 3 pts, permettait déjà de battre la maudite marque de 2023. « On a joué avec beaucoup de confiance. On est resté concentré sans trop d’euphories », racontait Elie Okobo, celui qui avait inscrit le seul panier monégasque du troisième quart-temps, il y a deux ans.
Puis, alors que James perdait un ballon et s’exposait à un contre, c’était le soldat Alpha Diallo qui s’arrachait pour gratter le ballon et inscrire deux points de plus dans la peinture. Dans le sillage de son ailier omniprésent (22 points, 6 rebonds, 3 passes au total), l’histoire de Monaco basculait ainsi du bon côté. Tout changeait. Bien loin de la disette offensive d’il y a deux ans, les points s’enchaînaient, avec même une avance qui montait au-dessus des 10 points. Une véritable démonstration monégasque … jusqu’à ce qu’Evan Fournier ne réveille l’Olympiakos.
UN FOURNIER DANTESQUE … MAIS INSUFFISANT
Zéro Final Four au compteur, à peine neuf mois d’EuroLeage dans les pattes, mais c’est lui qui portait ce Pirée à bout de bras dans cette atmosphère si spéciale. Expérience ou pas expérience, il y a des joueurs qui ont des couilles et puis c’est tout.
Avec 13 points dans le 3ème quart-temps (31 points au final), Vavane maintenait dans le match cette Oly jusque-là méconnaissable, pour offrir un money-time irrespirable. Mais la Roca Team tenait bon. « On a contrôlé le match défensivement, décrit Okobo. C’était la clé du match de leur faire jouer du jeu direct. Et surtout on a sécurisé le rebond. Dans l’année, on a eu des difficultés au rebond. Et là, ce soir, tout le monde a participé. »
Avec patience et courage, les Monégasques grattaient les ballons nécessaires pour garder la tête et se qualifier pour une finale historique.
Un exploit retentissant, qui ne vaudra rien sans la confirmation de dimanche selon ses artisans : « Honnêtement on a pas envie de célébrer, lâchait Strazel, à l’issue du match. On est venu ici avec un but. On l’a pas encore validé. Tout ce qu’on veut c’est remporter le match qui reste. Le sentiment qui domine c’est juste prendre soin de son corps. Hâte d’y être. »
Depuis que l’EuroLeague distribue des licences A (ou licences longue-durée), soit depuis 2009, c’est la première fois qu’un club n’en disposant pas se hisse jusqu’en finale. C’est dire la prouesse de ce club. Et l’histoire peut prendre encore une autre dimension dans deux jours.
Après avoir chassé les spectres du match 5 perdu à domicile, puis les cauchemars de ce 3ème quart-temps contre l’Olympiakos, et si la Roca Team achevait de prendre revanche sur son passé, en triomphant d’un Fener qui l’avait privé de dernier carré l’an passé ?