Sur trois victoires de large ampleur, l’AS Monaco s’affirme comme l’équipe en forme du moment, remontant à la deuxième place du classement. Au moment de retrouver le Fenerbahçe, six mois après la finale perdue à Abu Dhabi, la Roca Team peut compter sur des cadres au rendez-vous, un collectif retrouvé, et des additions en vue.
Les records en tombent. Jeudi dernier, les Monégasques foudroyaient le Paris Basketball, une deuxème fois en trois jours, pour atteindre une marque inédite de 125 points. Jamais dans l’histoire une équipe d’EuroLeague n’avait atteint un tel score sans l’aide d’une prolongation. Une aide bien inutile pour des Roca Boys qui ont pris l’habitude, depuis deux semaines, de tuer leur adversaire dès les premières actes de la rencontre.
Une dizaine de jours plutôt, c’est avec 32 unités d’avance qu’ils laissaient résonner le buzzer final dans une LDLC Arena apathique. Un record local qui n’aura vécu qu’une semaine, l’Anadolu Efes repartant de Gaston-Médecin sur une marque de -36. Rien ne leur résiste.
« Je sais qu’on a battu le record. Mais le plus important, ce sont les victoires », retenait coach Spanoulis, en conférence de presse, dans la foulée du festival face au Paris Basketball. « Après nos deux défaites à Belgrade, il y a trois semaines, on a beaucoup parlé, fait de la vidéo et travaillé. Il fallait réagir. » Promesse tenue. Après un démarrage sur courant alternatif, le club de la Principauté s’affirme comme l’une des équipes en forme du moment, pointant le bout de son nez à la deuxième place du classement à la faveur de ces trois victoires de rang.
« On aura besoin de tout le monde. Les grandes équipes ont plein de facteurs X pour aller loin »
elie okobo
« Ils ont eu la chance de tomber sur trois adversaires qui sont dans le creux », nuance Laurent Sciarra, aux commentaires de la Roca Team pour TV Monaco. Mais l’ancienne gloire de l’équipe de France retient la manière. « Les joueurs font plus que le métier. Ils sont sérieux et appliqués. ils renvoient de bons signaux. On sent que l’équipe est en place. Surtout, ils impactent. » Preuve en est : les défenses rhodanienne, stambouliote et parisienne ont volé en éclat tour à tour et les attaquants n’ont pu tenir le choc. « Peu d’équipes en EuroLeague peuvent mettre une telle densité physique », conclue Sciarra.
UN JEU RETROUVÉ
Surtout, la patte Spanoulis refait surface sur le Rocher. Un temps monopolisé par l’un ou l’autre de ses arrières fétiches, le cuir monégasque se remet à circuler sur les dernières rencontres. « On a du talent dans l’équipe. Et quand le talent est mis au service du collectif, Monaco est une équipe difficile à bouger », affirmait non sans fierté le technicien grec.
Après 14 journée, aucune équipe d’EuroLeague ne fait plus de passes décisives que Monaco. Et le jeu n’en est que plus flamboyant.
« J’espère qu’on va trouver notre rythme de croisière, nous soufflait Elie Okobo dans les couloirs de la LDLC Arena, le 19 novembre dernier. C’est l’EuroLeague, donc ça va être des combats à chaque fois. Mais c’est bon pour la confiance et pour l’alchimie de l’équipe de se trouver comme ça sur le terrain. »
Même en interview d’après-match, le Bordelais lançait une passe décisive pour ses coéquipiers : « On aura besoin de tout le monde de toute façon. Les grandes équipes ont plein de facteurs X pour aller loin ».
Après une perf’ XXL contre l’Efes, l’arrière tricolore glanait même un titre de MVP de la journée, pour la quatrième fois de sa carrière européenne. « Okobo commence à avoir une forme de régularité. Quand les cadres sont à ce niveau-là, il n’y a pas grand-monde en EuroLeague qui peut rivaliser », abondait Laurent Sciarra.

De son côté, Mike James se tient exemplaire en Europe, bien qu’épinglé pour ses romances arbitrales sur la scène nationale. « Lui, il fera toujours ses matchs », commente Sciarra. Il est même le deuxième meilleur passeur de la ligue, avec 6,6 offrandes par rencontre. Seul Sylvain Francisco distribue plus abondamment. L’Américain repart sur les standards MVP qu’il connait bien.
MONACO FACE À SON DESTIN
Revenu sur les hauteurs de l’EuroLeague, Monaco se lance dans sa quête du titre, seul et unique objectif affiché sur le Rocher. Face à son destin, mais surtout face à lui-même. « Le meilleur ennemi de Monaco c’est Monaco lui-même », maintient Laurent Sciarra. « Il faut juste qu’on soit concentré sur nous », reprenait Elie Okobo. Quand la Roca Team est en phase avec elle-même, elle sait que ceux d’en face seront dans le dur. Elle l’est en ce moment.
Et d’ici les mois d’avril-mai, l’armée monégasque se renforcera. Le meneur au 953 matchs NBA Cory Joseph, choix de Spanoulis, a déjà débarqué sur le Rocher. « C’est un joueur d’expérience, un vrai joueur de basket, un bon défenseur, un bon coéquipier, un veteran,… justifiait l’entraîneur. Il peut nous aider sans casser l’alchimie. » Dans l’impossibilité de l’utiliser en EuroLeague à cause d’une interdiction de recrutement, le club compte bien régler ce détail… « Il jouera en Betclic pour commencer, après on verra », a ainsi laissé planer Spanoulis.
Chimezie Metu, lui, reste dans les petits papiers pour les alentours de janvier, histoire de renforcer un secteur intérieur encore ciblé comme le point faible de l’équipe.
En attendant, comme un avant-goût de son rêve, Monaco accueille cette semaine le Fenerbahçe, six mois après la cicatrice d’Abu Dhabi. Alors qu’ils pleuraient le départ de leurs héros Hayes-Davis et Guduric pendant leur difficile début de saison, les hommes de Sarunas Jasikevicius ont, eux-aussi, relancé la machine ces dernières semaines et restent sur cinq victoires d’affilée en Europe. En voilà un test intéressant pour Monaco, avant d’espérer quoique ce soit pour le mois de mai.























