PANA : LA VICTOIRE D'UN PARI FOU
La saison 2023-2024 d’EuroLeague a rendu son verdict final en ce dimanche 26 mai. Le Panathinaïkos est champion d’Europe après avoir tutoyé les abysses de la ligue il y a un an. Une ascension aussi folle que leur fan-base. Récit d’une saison athénienne mémorable.
ONE SHOT
Il a suffit d’un an, il a suffit d’un Final Four. Tout est allé si vite... Le 14 avril 2023, le Panathinaïkos terminait sa campagne d’EuroLeague à l’avant-dernière place. 13 mois plus tard, ce même club est sacré champion d’Europe. C’est l’histoire d’un pari fou, réussi par un homme nommé Giannakopoulos. L’été dernier le président du géant athénien posait ses cou… son chéquier sur la table pour redonner au géant athénien sa grandeur d’antan. Investissement payant ; nul doute qu’il aura de quoi rembourser ses emprunts.
Car le monstre est monté en puissance sur toute la saison, jusqu’à cette finale renversante pour terrasser l’ogre madrilène. Une deuxième mi-temps de patron pour conquérir ce pour quoi tous ces soldats enfilaient le maillot vert l’été dernier : le titre suprême. La malédiction des premiers de saison régulière a donc encore frappé. Le Real, dominant toute la saison, fut rattrappé par Lessort. Voilà la magie du Final Four, qui vient faire apparaître cette fois-ci une 7ème étoile sur le trèfle vert, 13 ans après la 6ème.
Président Giannakopoulos peut jubiler en court-side, Coach Ataman peut serrer les poings : l’entraîneur turc a le dernier mot. Parfois critiqué, ‘’gueulant plus qu’il n’entraine’’, selon les dires de certains, il fait taire toutes les critiques. Certes, Ataman est plus un meneur d’homme qu’un tacticien, mais quand il y a un groupe d'hommes à construire c'est peut-être bien ça qu'il faut. Car aujourd'hui, qui se lèverait pour critiquer la méthode d’un entraîneur qui remporte l’EuroLeague pour la troisième fois en quatre ans ?
SLOUKAS : L’ANTI-SPANOULIS
Vassilis avait quitté un Panathinaikos au sommet pour construire la gloire de l’Olympiakos. Dix ans après, Sloukas écrit sa légende à rebours du Span. Celui que les supporters du Pana ont détesté pendant une décennie est ainsi devenu leur héros.
Après avoir raté le tir du titre l’an passé sous la tunique rouge de l’Olympiakos, le briscard grec a cette fois-ci pris la finale en main. Slouky-Luke a dégaîné toute la rencontre pour emmener ses coéquipiers vers la victoire, finissant meilleur marqueur avec 24 points. Son expérience a fait la différence sur ces 40 minutes, lui qui jouait à Berlin sa 8ème finale. Après un chef d’œuvre de performance sur ce match final, Kostas s’offre donc son premier trophée de MVP du Final Four, à 34 ans, mais surtout un quatrième titre d’EuroLeague, dépassant ainsi au panthéon du basket grec un certain… Vassilis Spanoulis. Et dire que ce n’est peut-être pas fini encore pour lui. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, une légende est en train de s’élever.
LA CONSECRATION POUR LESSORT
Mathias est un champion dans l’âme, on le savait. L’EuroLeague vient d’officialiser notre sentiment. Et en parlant de sentiment, impossible de retenir nos larmes en voyant celle de notre frenchie au buzzer final. L’intérieur du Pana a livré un Final Four XXL pour conquérir le titre suprême, et devenir ainsi le 17ème français champion d’EuroLeague.
Un titre qui vient récompenser un parcours exceptionnel, un long travail acharné à travers les 4 coins du continent. Il y a encore 12 mois, il perdait aux portes du Final Four contre ces mêmes Madrilènes. Aujourd’hui, il prend sa revanche. Innarrêtable sur la demie, il a tout volé à Tavares sur la finale : des ballons, sa domination, le titre, et aurait même pu lui chipper son trophée de MVP des finales sans scandales aucun.
Le Martiniquais rentre donc dans l’histoire en même temps que son île. Après avoir conquis les coeurs des fans du Partizan, il a définitivement conquis ceux des fans du Pana, et Dieu sait qu'entre ces deux peuples il y en a des cœurs… Immense Mathias Lessort. Merci pour tout.
Et ce sacre du Pana, c’est aussi la consécration pour un Mitoglou retrouvé cette saison, pour un Kendrick Nunn à qui il n’a fallu que six mois, pour un Kostas Antetokounmpo qui réalise le doublé NBA-EuroLeague, pour un Grigonis au paradis après avoir connu l’enfer de la saison passé sous ce même maillot, un Jerian Grant impérial pour son premier Final Four, un Papapetrou qui prend sa revanche du Game 5 perdu avec le Partizan l’an passé comme Mathias Lessort, pour un Kalaitzakis innatendu, pour un Juancho qui a tout laissé en NBA, pour un Vildoza qui finalement trouve son compte,…
Bravo Pana, champion d'Europe 2024.
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