LES ECHANGES NBA/EUROLEAGUE DE L'ETE : UNE EL PLUS QUE JAMAIS RENFORCEE

ECHANGES NBA/EUROLEAGUE DE L’ÉTÉ : L’EUROLEAGUE S’EST-ELLE RENFORCÉE ?

              A chaque intersaison, quelques joueurs font le grand saut et décident de traverser l’Atlantique. Dans un sens comme dans un autre, ces choix bouleversent des carrières et font très souvent les gros titres pendant le marché des transferts. Cependant, le mercato a été bien plus agité qu’à l’accoutumée et de nombreuses arrivées annoncent une saison particulièrement excitante sur notre continent. Zoom sur les récents échanges américano-européens qui semblent sacrément renforcer notre EuroLeague.

UNE EUROLEAGUE DE PLUS EN PLUS ATTRACTIVE

              Le schéma est simple : les jeunes joueurs prometteurs de l’EuroLeague réalisent leur rêve américain et partent jouer en NBA. De l’autre côté, les anciens ou les habitués des bancs NBA tentent le tout pour le tout et rentrent en Europe pour relancer leur carrière. Si cela se vérifie pour la plupart des noms qui ont fait l’actu de l’intersaison, l’EuroLeague a également accueilli des gros noms du basket états-unien, tant en terme de qualité qu’en terme de quantité. Un nombre impressionnant de joueurs ont ainsi renoncé aux paillettes de la grande Ligue pour découvrir ou redécouvrir l’atmosphère brûlante de la non moins grande EuroLeague. Certains sont des stars, d’autres mêmes des superstars, ou d’autres encore sont des role players encore bien précieux pour certaines franchises. Le CV de ces nouvelles recrues européennes ne se limitent que rarement à un simple squattage de banc sur un ou deux ans, et sont parfois garnis de beaux accomplissements. Même si les départs plus que compréhensible de certaines figures emblématiques de notre championnat sont également à recenser, il y a bien de quoi être hypé vu la masse de NBAers venue renforcer les effectifs européens. Le constat est clair : l’EuroLeague n’a jamais été aussi attractive et même les membres des énormes franchises américaines cèdent à l’appel d’un tel challenge. La C1 ne se contente plus de ramasser les miettes dont la NBA veut se débarasser, l’Europe ne recueille plus seulement les faibles qui n’ont plus leur place chez l’oncle Sam, mais elle attire désormais des joueurs de vrai calibre, qui pourraient envisager une vraie suite de carrière aux Etats-Unis. La progression de l’EuroLeague se montre ainsi significative et la compétitivité qu’alimentent les nouveaux venus ne pourra qu’attirer à l’avenir d’autres grands noms de la balle orange, dans un cercle vertueux qui promet de mener la compétition européenne vers des sommets. Et qui sait, peut-être qu’un jour la NBA ne sera plus la seule référence en matière de basket, confrontée à une EuroLeague d’un niveau semblable. Mais on y est pas encore, et cela ne nous empêche pas de déjà se réjouir devant le formidable niveau que notre championnat continental affiche à l’abord de cette nouvelle campagne. En attendant, nul doute que toutes ces nouvelles recrues en provenance de la NBA représentent l’un des principaux intérêts de la nouvelle saison et rendront la prochaine campagne plus spectaculaire et plus passionnante que jamais.

DE L’EUROLEAGUE A LA NBA : GOOD BYE FAREWELLS

              Trois gros départs ont tout de même secoué l’EuroLeague cet été et manqueront forcément à notre beau championnat. Sasa Vezenenkov, Vasilije Micic et Dante Exum sont ainsi partis vers d’autres cieux, des cieux décorés par bien des étoiles. Car en effet, ces trois joueurs majeurs ont décidé cet été de rejoindre les Etats-Unis pour écrire ou réecrire leur histoire en NBA, et on ne peut que leur souhaiter le meilleur. Dans le lot, il y a quand même deux des trois derniers MVPs. Pour le plus récent, Sasa Vezenkov, ce n’est pas une surprise. Sous contrat avec les Sacramento Kings depuis sa draft californienne en 2022, le bulgare avait finalement reçu l’accord de sa franchise pour continuer un an de plus sous les couleurs de l’Olympiakos. Et bien leur en a pris, puisque l’ailier a plutôt bien progressé en devenant tout simplement le meilleur joueur du vieux continent le temps d’une saison. Trophée de MVP, presque champion,… Vezenkov fut drafté comme joueur intéressant, c’est désormais avec le statut de superstar européenne qu’il rejoint Sacramento. Un sacré coup de poker pour les Kings qui semble avoir trouvé la perle rare et qui complète magnifiquement leur effectif plus que prometteur. La fiabilité de son shoot et son jeu sans ballon devrait permettre à Vezenkov de s’intégrer à ce collectif et surtout de pouvoir tirer son épingle du jeu dans le système américain. Vasilije Micic, nommé MVP en 2021, a quant à lui décidé de rejoindre le Thunder d’Oklahoma City. Après une saison collective décevante et des perfs individuelles un peu en deçà de ses standards, le serbe rejoint lui aussi le projet d’une franchise jeune et très prometteuse. La franchise de l’Oklahoma pourrait bien viser les playoffs cette saison et nul doute que Micic aura sa pierre à apporter à l’édifice d’une telle quête. Enfin, Dante Exum, a décidé de retrouver la grande ligue qu’il avait quitté il y a deux ans en rejoingnant les Mavericks de Dallas. Australien, son objectif de carrière a semble-t-il toujours été la NBA et après de nombreuses années de galère en Amérique à cause des blessures, sa parenthèse EuroLeague fut plus qu’une réussite pour se relancer. Une bonne saison au Barça puis une autre formidable dans un Partizan Belgrade suprenant, Dante a parfaitement rechargé les batteries. L’opportunité est idéale pour lui, et l’heure de confirmer toutes les belles promesses formulées à ses premiers pas en NBA est peut-être enfin arrivée.

DE LA NBA A L’EUROLEAGUE : DU TRÈS BEAU MONDE

              Cependant, malgré les départs de deux MVP, la balance semble plus que favorable vu la floppée de grands noms NBA ayant emprunté le chemin inverse. Comment ne pas commencer par ce qui fut LA bombe de l’intersaison. Kemba Walker, 4x all-star, meilleur marqueur de l’histoire de Charlotte, une marque à 60pts dans un match NBA, a ainsi décidé de poser ses valises à Monaco, valises remplies d’un immense talent. Une énorme plus value pour l’EuroLeague et c’est le Rocher qui empoche le jakpot sur le coup. Si l’on pousse la réflexion un peu plus loin, Kemba peut véritablement changer la face de cette ligue. Car s’il retrouve son niveau d’antan, ce niveau qui le classait parmi les meilleurs scoreurs de cette planète, le résultat peut s’avérer assez effrayant. Aligné aux côtés d'un Mike James, on est en droit de se poser la question du nombre de backcourts en NBA qui se montreraient supérieurs à ces deux-là. Il y en a, mais il y en a pas 30 si vous voyez là où je veux en venir. Une paire James-Walker, c’est donc  clairement du niveau NBA, mais c’est bien en EuroLeague qu’on aura l’occasion de la voir évoluer la saison prochaine. Mais l’on ne s’arrête pas là dans la formidable moisson européenne : Serge Ibaka, champion NBA en tant que titulaire chez les Raptors, All-Defensive 1st team trois années consécutives de 2012 à 2014, a lui aussi décidé de fouler les parquets européens. Après sa signature au Bayern Munich, Ibaka semble plus heureux que jamais et les raisons de son choix sont sans équivoque :

‘’Je ne veux pas rester aux Etats-Unis et attendre que quelqu’un me signe pour m’assoir sur un banc’’ Serge Ibaka

              Entre un rôle en sortie de banc en NBA et un statut de titulaire en EuroLeague, la question fut vite répondue par l’intérieur. Là où la NBA représentait le rêve ultime pour tout joueur, que ce soit pour 15 ou 30 minutes, Ibaka incarne aujourd’hui un changement de mentalité générale qui est en train de s’opérer. Alors qu’il a encore toutes les ressources pour apporter à n’importe quelle franchise NBA, c’est bien au Bayern que l’espagnol a décidé d’apporter sa contribution. Avec un parcours un peu moins glorieux, Jabari Parker fait aussi partie d’un de ces grands noms qui a pu exciter bien des fans de NBA en son temps. Deuxième choix de draft en 2014, les blessures l’ont malheureusement empêché de devenir le top player que ses qualités athlétique pouvaient laisser sentir, mais l’ancien intérieur des Bucks a gardé son potentiel peu commun et n’est âgé que de 28 ans. Les meilleurs années de ce qui était une carrière très prometteuse sont donc peut-être à venir.  Et pour l’accompagner dans la raquette barcelonaise, Willy Hernangomez a lui aussi renoncer au Pelicans qui lui offrait pourtant 16 minutes par match depuis son arrivée à la Nouvelle-Orléans. Le Barça n’en ressort que grandi de ces mouvements et tout le basket espagnol avec lui. Dans une moindre mesure, son petit frère Juancho a décidé de suivre sa voie en signant au Panathinaïkos et apportera aussi son expérience NBA à ses nouveaux coéquipiers. On peut également mentionner le Partizan Belgrade qui, malgré son mercato pas à la hauteur des attentes, s’est offert un paire de NBAers avec Frank Kaminsky et PJ Dozier, pendant que l’ASVEL a elle miser sur un trio Frank Jackson (214), Mike Scott (555), et Timothé Luwawu-Cabarrot (328) qui comptent ainsi plus d’un millier de matchs en NBA. Mais aussi Kendrick Nunn à l’Olympiakos, Raul Neto au Fenerbahçe (malheureusement blessé), Marko Simonovic à Belgrade, … les exemples ne manquent pas et les joueurs calibre NBA se multiplient dans notre championnat européen. C’est bien cela qui nous réjouit pour le niveau d’une EuroLeague sans cesse en croissance.

Il est fini le temps où l’EuroLeague n’attirait que les no-names de la NBA. De sacrés poids lourds de la ligue nord-américaine ont rejoint les rangs du vieux continent cet été et c’est une très bonne nouvelle pour notre basketball européen. Plus que de simples joueurs en quête de relance, l’EuroLeague semble désormais attirer de vrais stars de ce sport et affiche aujourd’hui une compétitivité plus qu’alléchante. Est-ce le signe d’une nouvelle ère qui peut mener l’Europe à rivaliser avec la NBA ? Rien n’est moi sûr, mais une chose est certaine c’est que l’EuroLeague n’a pas fini de s’élever.