FLASHBACK #1 : SAISON 2017-2018, Quand Doncic finissait l’EuroLeague avant la NBA

Oct 10, 2023 - 19:59
Nov 21, 2023 - 22:48
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FLASHBACK #1 : SAISON 2017-2018, Quand Doncic finissait l’EuroLeague avant la NBA

FLASHBACK #1 : SAISON 2017-2018, DONCIC FINIT L’EUROLEAGUE AVANT LA NBA

 

EuroLeague France vous propose de revivre les plus grandes heures de l’EuroLeague. Actions mémorables, matchs uniques, titres de légendes, découvrez ou redécouvrez les plus belles pages de l’histoire au fil des flashbacks. Alors, installez-vous confortablement et laissez-nous vous rafraichir la mémoire avec les gloires du passé !

 

Pour ce premier épisode, EuroLeague France vous raconte la folle dernière saison de Luka Doncic en Europe !

 

Le contexte :

UNE SAISON POUR S’ENVOLER VERS LA NBA

 

              Lorsque la campagne 2017-2018 commence, l’EuroLeague est plus ouverte que jamais. Quelques mois auparavant, la prestigieuse compétition vient de connaître un cinquième champion différent en cinq ans. Car en effet, le Fenerbahçe de 2017 succède à l’Olympiakos (2013), au Maccabi (2014), au Real (2015) et enfin au CSKA Moscou sacré en 2016. Il a rarement été aussi intéressant de suivre l’EuroLeague et la saison à venir s’annonce toute aussi palpitante. Pour vous donner plus d’idées sur l’envers du décor, cette EuroLeague version fin des années 2010 est aussi celle du sponsoring à tout va. La mode du ‘’naming’’ fait ses effets et nous transforme en fan tantôt du Panathinaïkos Superfoods, tantôt du Armani Olimpia Milano, sans oublier les grands clubs européens que sont alors le Fenerbahçe Dogus et le Maccabi FOX Tel-Aviv. C’était comme ça, nos blasons chéris devenait de véritable panneau publicitaire mais heureusement la mode a passé et cela n’empêchait pas, en ces temps-là, de tout de même garder le sportif au centre des discussions. Et la qualité sportive était suffisamment au rendez-vous pour animer ces discussions avec de très belles équipes qui s’avancent sur la ligne de départ en ce mois d’octobre 2017. Mais dans toute cette jungle d’EuroLeague, trois escouades se distinguent cependant.

 

La première : Le Fenerbahçe. Coaché par l’éternel Zeljko Obradovic, le groupe vient tout juste de glaner sa première couronne européenne après leur deuxième finale de rang disputée, et semble ne pas être encore rassasié. Bien que le jeune Bogdan Bogdanovic, essentiel dans la course au titre, soit parti en NBA poursuivre son rêve américain, l’équipe reste d’une grande solidité. Melli, Datome, Vesely : le secteur intérieur stambouliote est tout simplement blindé et fait encore très peur sur le papier. Accompagné de Sloukas et du bon capitaine Mahmutoglu, le Fener s’avance donc comme étant le candidat principal à sa propre succession.

 

La deuxième : Le CSKA Moscou. Au départ de la saison 2017-2018, la capitale russe reste sur six participations consécutives au Final Four : tout simplement hardcore. Avec un titre glané en 2016, le CSKA est un monument du basket européen et demeure un incontournable dans ses années 2010 en EuroLeague. D’une constance et d’une régularité infaillible, le club revient année après année avec le statut de candidat au titre suprême. A la baguette ? Deux hommes. L’un sur le banc, Mr Dimitris Itoudis, devenu l’un des meilleurs coachs du circuit ; l’autre sur le terrain, notre maestro national Nando de Colo sacré MVP un an plus tôt. L’effectif semble n’avoir rien perdu de sa superbe et s’avance également en favori pour la nouvelle saison qui s’ouvre.

 

La troisième ? vous l’avez sûrement deviné puisque vous savez lire les titres et parce que vous vous doutez bien qu’on s’embêtrait pas à faire ce flashback si cette équipe n’avait pas été là. Vous l’aurez compris, il s’agit du Real Madrid. Autre géant d’Europe, le Real est à cette époque lancé dans sa course à la décima, depuis leur neuvième titre acquis en 2015. Une mission qui semble être de l’ordre du réalisable vu les hommes à la disposition de l’icône locale Pablo Laso. Le jeu madrilène est alors mené par Sergio Llull, la quintescence même du basket espagnol, qui trouve au bout de ses caviars des grands noms de la ligue comme Anthony Randolph, Rudy Fernandez, Facundo Campazzo ou encore notre cher Fabien Causeur. On a oublié quelqu’un ? Il semblerait que oui. En effet, un jeune prodige Slovène répondant au doux nom de Luka Doncic se cache dans les rangs merengues. Enfin ‘’se cache’’ n’est peut-être pas le bon mot tant le jeunot d’alors 18 ans se met déjà à briller sur les parquets européens. Une gueule d’ange pour un instinct de tueur ; la valeur n’a pas attendu le nombre des années pour le jeune Luka. Au sortir d’un Euro remporté avec son équipe nationale au côté de Dragic, Doncic semble lorgner un autre titre de champion d’Europe avant de rejoindre une NBA qui lui est déjà promise. A l’Automne 2017, la quête ne fait que commencer pour le gamin. Luka est prêt, les scouts NBA aussi, et nous également pour vous raconter cette fabuleuse épopée madrilène 2017-2018.

 

La saison régulière :

LE ROI DE LA JUNGLE

 

              Les Madrilènes voient loin, mais les Madrilènes n’en oublient pas pour autant de regarder juste devant eux. La saison commencent sur les chapeaux de roues avec quatre victoires sur les quatre premiers matchs, dont l’une probante face au CSKA Moscou à la maison. Dans tout ça, Luka Doncic entame parfaitement son opération séduction avec déjà deux masterclass signées face au Milan et face au Zalgiris Kaunas. 24 pts de moyenne sur ces quatre matchs-là pour le Slovène, qui finit meilleur scoreur de son équipe à chacune de ces sorties européennes. 24pts de moyenne. On rappelle qu’on est en EuroLeague. On rappelle qu’il n’a que 18 ans. Voilà, voilà le ton est donné. Malheureusement, la suite du calendrier est moins bien gérée par le Real qui accumulent les défaites. A la mi-saison, la maison blanche figure en milieu de tableau avec un bilan tout juste dans le positif (9v.-7d.). Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes et du début de saison, et le niveau particulièrement relevé de l’EuroLeague dans ces années les rattrappe.

 

Mais les Madrilènes se ressaisissent et enchaînent finalement une impressionnante série de 7 victoires d’affilées. Les hommes de Pablo Laso refont surface et assurent leur place en Playoffs après une solide fin de saison. Au milieu ce cette régularité retrouvée, l’un semble ne l’avoir jamais perdue : il s’agit bien évidemment du suédois Jeffery Taylor qui ench… nan on déconne, évidemment c’est Luka, qui termine avec la bagatelle de 16pts de moyenne et plus de 4 passes par match. L’invraisemblable devient alors réalité : un joueur de 19 ans devient MVP de l’EuroLeague, du jamais-vu. Au sommet sur le plan individuel, le Slovène termine pourtant avec ses coéquipiers à la 5ème place du classement, à égalité avec l’Olympiakos et le Panathinaïkos qui les devancent à la différence de points. Un signe de plus de la compétitivité remarquable de cette EuroLeague-là, compétitivité qui n’a visiblement pas empêcher le gamin de surnager. Aux deux premières places, on retrouve sans surprise les deux armadas dont on vous a parlé précédemment : le CSKA Moscou, leader incontesté de cette régulière,  devant un Fener qui plane lui aussi au-dessus du grattin européen à la mi-avril.  Toujours est-il que, même sans avantage de terrain, le Real ne perd pas sa decima de vu avant ces Playoffs où tout s’annonce possible.

 

Les Playoffs :

UN SEUL OBJECTIF : FINIR LE JEU

 

              Le Real a beau terminer cette saison régulière avec le même bilan que son adversaire du 1er tour le Panathinaïkos, c’est bien en Grèce que commenceront ces Playoffs. La Real a beau terminer cette saison régulière derrière le Panathinaïkos, il n’ont rien à envier à ceux-là. Le club du trèfle est à cette époque emmené par un très talentueux backcourt Mike James-Nick Calathès. Et d’ailleurs, le game 1 prend des allures de démonstration avec des Athéniens qui assomment complètement les Espagnols devant leur public. Près de 30pts d’écarts à l’arrivée, le chemin vers la decima est encore long. Mais sans broncher et sans paniquer, les Madrilènes remportent un game 2 beaucoup plus disputé, et renversent complètement la physionomie de la série avant de revenir à Madrid. Pour le reste, le job est fait à la maison et le Real s’envole vers le Final Four au bout d’une série remportée 3 matchs à 1. Playoffs obligent, le tout jeune Doncic n’est pas forcément le leader de son équipe mais suit parfaitement la cadence d’un Felipe Reyes impérial dans ce quart de finale. Le Real retrouve alors le tournoi final, ce pourquoi il a été créé, et n’est plus qu’à deux matchs de son dixième titre continental, ce pourquoi il est venu. Au milieu de ces tuniques blanches, un certain slovène arbore déjà en coin son sourire angélique, avec l’unique ambition d’achever sa légende européenne avant l’épopée américaine à suivre…

 

Le final four :

EN ROUTE VERS L’HISTOIRE

 

              Pour ce Final Four, l’EuroLeague avait vu juste en choisissant le cadre rêvé de la Stark Arena. Les grands du basket européens se retrouvent donc à Belgrade, comme un poisson se retrouverait dans l’eau. Aux côtés ou plutôt en face du Real : Le CSKA Moscou, le Fenerbahçe, comme on pouvait s’y attendre. Mais la quatrième place est surprenamment saisie par un Zalgiris Kaunas innatendu. Emmenés par les Ulanovas, Jankunas et Davies, les Lituaniens s’invitent donc à la fête et retrouvent ce top 4 plus connu dans le pays depuis 1999. Le banquet final peut alors commencer et pour le Real, ce sera le CSKA en guise d’entrée, une entrée qui s’annonce plutôt comme un plat de très très forte résistance. Mais le Real continue sa montée en puissance et maitrisent à la surprise générale leur adversaire du jour. Sergio Llull et Rudy Fernandez s’occupent de narguer leur pote Chacho Rodriguez arborant à l’époque la tunique du CSKA. De Colo et Kyle Hines sont malheureusement trop seuls sur la demi-finale et ne peuvent rien faire face à la solidité madrilène ce jour-là. Le prodige slovène finit, quant à lui, la partie avec 16pts, la meilleure marque de son équipe. Le leader incontesté de la saison régulière tombe dès ce premier match de Final Four et c’est bien le Real qui continue sa route jusqu’en finale.

 

En guise de dessert, ce ne pouvait être une autre équipe que celle du Fenerbahçe, champion en titre. Cette finale est ainsi l’occasion de mettre la cerise sur un gâteau déjà bien calorique. Luka Doncic, lui, est bien titulaire pour ce match suprême. Un titularisation qui a tout d’une évidence alors que le Wonder Boy n’a pas 20 ans et qu’on joue ni plus ni moins qu’un titre. Tout simplement incroyable. A ses côtés : Campazzo-Causeur-Reyes-Ayon pour affronter l’armée du Fener qui débutera avec Wanamaker-Guduric-Kalinic-Vesely-Duverioglu. Quand on pense qu’en plus Zeljko est là pour coacher tout ça avec des joueurs comme Sloukas, Melli, Datome, Mahmutoglu, Nunally encore disponible sur le banc… pour le Real, il va falloir être fort, très fort (comme Saint-Yorre). Mais les Madrilènes sont bien dans leur match. Ils regardent ce Fener droit dans les yeux et ne sont qu’à 2 petits points de leurs adversaires à la pause. C’est là que tout va s’écrire. Avec un 3ème quart impeccable, le Real renverse complètement les Turques et vire largement en tête avant l’ultime quart-temps de la saison. Et qui pour mener ce run vers le titre ? on ne vous fera pas répéter son nom une fois de plus. Luka Doncic (en fait si) pour ne pas le citer est partout dans ce 3ème quart et, au-delà des chiffres, démontrent une envie et une rage de vaincre infaillibles. La belle histoire du prodige se poursuit et s’emballe dans ce final pour s’achever de façon grandiose. La maison blanche résiste dans la dernière dizaine de minutes. Malheureusement, Luka, à l’énergie sûrement trop débordante, devra assister à la fin du match depuis le banc, suite à une cinquième faute néanmoins très intelligente pour empêcher 2pts faciles de Wanamaker à 30 secondes de la fin. Une vue qui reste parfaite pour contempler Fabien Causeur qui se charge de rater puis planter les lancers-francs de la victoire. Le buzzer retentit, la joie explose, le Real tient pour de bon sa décima. Au milieu de la fête, les yeux du jeune slovène, déjà bien illuminés, se mouillent alors de quelques larmes de bonheur. Après avoir été le plus jeune MVP de l’histoire, le voilà plus jeune MVP du Final Four de l’histoire, avec encore 15 points inscrits dans cette finale à couteaux tirés. Dès lors, les photographes se ruent pour capter ce visage encore juvénile, sentant au fond d’eux que ce même visage pourrait bien devenir la tête d’affiche du basketball mondial d’ici quelques années.

 

              Champion d’Europe avec la Slovénie puis champion d’Europe avec le Real, c’est la magnifique aventure du prodige Luka Doncic en cette saison 2017-2018. Une histoire qui n’aurait pas pu s’écrire sans ses coéquipiers et sans la grandeur d’un Real Madrid qui s’offre au bout de cette saison son dixième titre continental. L’histoire du Slovène, quant à elle, se poursuivra outre-Atlantique avec sa draft qui l’envoie à Dallas, quelques semaines seulement après avoir été couronné au sommet de l’EuroLeague. Mais ses premières pages resteront incontestablement parmi les plus belles heures de notre championnat européen.

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