Pendant l’Euro, EuroLeague France vous fait vivre le parcours de l’équipe de France de l’intérieur, avec des focus sur nos Bleus d’EuroLeague. Aujourd’hui, zoom sur la performance clinique d’Elie Okobo contre la Pologne. Français le plus régulier depuis le début de l’Euro, l’arrière monégasque continue sa montée en puissance.
[Depuis Katowice]
Chaque général a son lieutenant. Si le capitaine Guerschon Yabusele a mené l’armée bleue vers la victoire en terres polonaises, mardi soir, le coup final était bien signé Elie Okobo.
Une dernière bombe longue-distance dont le soldat monégasque a le secret, pour donner 7 points d’avance à quelques secondes de la fin de la bataille, et faire tomber l’hiver glacial sur Katowice un peu plus tôt que prévu.
« Les possessions juste avant, je perds la balle puis je me fais contrer en montant au lay-up. Mais je me sentais encore en confiance pour prendre ce tir. Au moment où je commence mon mouv’ je vois que mon défenseur recule un peu et… ce step-back je le travaille depuis tout jeune donc je l’ai pris avec confiance. C’est rentré. Battre une équipe qui est à domicile ça fait toujours plaisir », retraçait l’assassin du soir.
Une force tranquille dans la tempête, un sang-froid dans la torpeur d’une Spodek Arena chauffée à blanc. Elie Okobo s’est mué en parfait stratège pour donner le rythme aux troupes françaises. « On a eu un Elie des grands jours, racontait le capitaine Yabusele, à qui 5 des 10 passes décisives de l’arrière ce soir-là étaient destinées. Il a marqué des tirs super importants, il a ramené le rythme, il a défendu. Il avait cette volonté de tout organiser sur le terrain. »
Décalé au poste 1 le plus clair de son temps de jeu, mardi soir, l’arrière a parfaitement rempli sa mission.
Chambrage avec Jordan Loyd
En délicatesse pendant la prépa, le numéro 0 s’affirme en Pologne comme un métronome essentiel pour l’équipe de France. Depuis le début de l’Euro, il est même le Bleu le plus régulier, le plus fiable.
12 points pour commencer contre la Belgique, 14 points et 5 passes décisives face à la Slovénie, 13 puntos et 5 offrandes sur les Israéliens avant le coup de grâce, mardi, contre l’hôte du groupe : un double-double d’exception avec 14 unités et 10 caviars. « Il faut juste que je prenne de la confiance, j’ai de l’expérience et j’arrive à reconnaitre les situations sur le terrain. J’ai pu trouver Guerschon en bonne position, les autres aussi, notamment les intérieurs. Je suis content d’avoir participé de cette manière-là à la victoire. »
Une dernière sortie qui revêt une saveur particulière, marquée par le duel contre son coéquipier sur le Rocher, Jordan Loyd, avec qui le face-à-face a rythmé toute la rencontre, d’un côté du terrain comme de l’autre. « On se chambre tous les jours à l’entraînement à Monaco, alors bien sûr qu’on s’est chambré aujourd’hui (mardi soir). On se connait par cœur donc j’ai essayé de lui rendre la tâche difficile. Il a quand-même 18 points, mais c’était plus compliqué pour lui aujourd’hui que sur les autres jours », nous racontait-il avec une certaine fierté, et un sourire en coin qui tranchait avec la tête basse et le visage fermé, justement, de Jordan Loyd à la sortie, refusant de répondre à quelconque question. Peut-être que ce chambrage-là était moins bien passé que les autres chez le néo-Polonais…
L’homme en qui Freddy Fauthoux a toute confiance continue ainsi sa montée en puissance pour porter les Bleus, et laisse présager le meilleur pour la suite de la compétition. « Maintenant, on se prépare pour l’Islande. J’espère qu’on pourra construire sur ce succès », ambitionnait d’ailleurs l’ancien de l’ASVEL.
La maîtrise lorsqu’il s’agit de donner le tempo, la bonne vision pour trouver ses coéquipiers et un sang-froid impeccable pour négocier ses isolations, l’artiste semble au sommet de son art. Pourvu que cela dure.
Dans un groupe France où chaque soir un héros différent s’illustre, peut-être faut-il, aussi, un joueur régulier pour assurer une continuité. Ce point d’ancrage pour les Bleus, jusque-là, il s’appelle Elie Okobo.