Pendant l’Euro, EuroLeague France vous fait vivre le parcours de l’équipe de France de l’intérieur, avec des focus sur nos Bleus d’EuroLeague. Aujourd’hui, zoom sur la performance record de Sylvain Francisco qui est venu offrir la victoire aux Bleus contre la Slovénie.
[Depuis Katowice]
Sous ce maillot bleu, Sylvain restait sur un shoot malheureux contre la Lettonie, synonyme d’élimination à la Coupe du monde 2023. Mais deux ans plus tard, au profit d’une préparation où il a mis tout le monde d’accord, le Frenchie faisait son grand retour pour une compétition majeure après la désillusion d’une non-sélection aux Jeux. « Je ne reviens pas avec un sentiment de revanche. Je suis juste hyper content de revenir ici, nous soufflait-il pourtant avec sa tranquillité habituelle la veille du premier match contre la Belgique. C’est toujours bon de représenter la France. »
Mais ce samedi soir, contre la Slovénie, Sylvain a fait plus que de la représentation. Jusque-là loué pour ses missions défensives, son rôle de distributeur automatique, le meneur du Zalgiris a, en plus, rappelé à l’Europe qu’il était l’un des plus purs scoreurs du continent. « J’ai des gars importants autour de moi que je peux trouver. Mais ce que la défense me donne, je le prends. Quand je vois qu’à chaque fois il y a un trou devant moi, je perce. Je perce jusqu’à ce qu’ils m’arrêtent », racontait l’homme du match après la rencontre, trophée dans les mains.
Arrêter Sylvain, la Slovénie n’y est jamais vraiment parvenue. Cross après cross, le Francilien a déployé toute sa palette, la France sur ses épaules et ses défenseurs au sol. « Une fois que Francisco avait pris feu, c’était très difficile de le défendre », réagissait Klemen Prepelic, l’une des victimes du soir.
« Sylvain, c’est Sylvain, tout simplement, en souriait le capitaine Guerschon Yabusele. C’est pour ça qu’il a été pris dans cette équipe, pour ce genre de matchs où il arrive à débloquer des situations à des moments compliqués. On a vu qu’il avait la main chaude donc on a continué à lui donner la balle. »
Quarante minutes d’enfer pour les chevilles d’en face, et un record en carrière internationale explosé avec 32 points. Le tout, accompagné de 7 rebonds et 5 passes décisives, car le scoreur n’avait pas oublié de faire le reste. « C’était un match incroyable ! Ok, c’est cool j’ai mes 32 points, mais le plus important c’est qu’on soit à 2-0 », reprenait-il toujours modeste, avant de préciser, les yeux déjà tournés vers la suite : « Ce match-là, je l’ai oublié. J’ai en tête celui de demain. »
La dernière possession : « Dans ma tête, c’était ‘’goal-average’’ »
Une performance parfaite. Certains diraient *presque parfaite, la faute à une confusion de dernière minute, lorsque le héros checkait la vedette déchue Luka Doncic sur la dernière possession, avant de filer au lay-up, sous les sifflets de rage des supporters slovènes. Qu’importe, c’est le jeu, un maestro n’arrête jamais sa partition avant la fin de la musique.
D’ailleurs, Sylvain venait simplement d’appliquer une consigne donnée dans le vestiaire bleu avant la compétition : jouer les matchs jusqu’au bout. Mais une nouvelle fois, en bon pacificateur, Sylvain calmait l’affaire en sortant du terrain. « Je regrette d’avoir serré la main de Luka. Parce que ce n’était pas mon intention. Dans ma tête c’était ‘’goal-average’’. Je regrette cette action. J’aurais dû lui dire : ‘’nan défends, car je vais attaquer’’. Maintenant, ce qui est fait est fait. J’assume ce qu’il s’est passé. »
En bon chauvins, on venait apprécier le clou du spectacle après une performance de patron. De quoi remettre en question la place du double-zéro sur le banc derrière Théo Maledon ? « Je pense que notre hiérarchie depuis le début de la préparation est collective, nous rappelait Freddy Fauthoux. D’autres joueurs ont excellé dans les autres matchs. Je crois que notre force est là : on trouve le joueur qui va performer sur le prochain match. Le 5 majeur ne veut presque pas dire grand-chose, on se concentre souvent sur les cinq qui le termine. » Et en effet, ce match, c’est bien Sylvain qui l’a terminé.
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