Ces joueurs qui ont remporté l'EuroLeague et la NBA

Nov 27, 2023 - 16:52
May 25, 2024 - 14:56
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Ces joueurs qui ont remporté l'EuroLeague et la NBA
crédits photo : reuters

              Si l'on est américain, l'on rêve de remporter un jour la NBA. Si l'on est européen, l'on rêve de remporter un jour l'EuroLeague. Pourtant, certains hommes sur cette terre ont su connaître ces deux joies intenses au cours d'une même vie, d'une même carrière. Certains ont eu le privilège d'atteindre le sommet des deux continents dominants du basketball. Et oui, certains en ce monde peuvent vous dire lequel des deux trophées est le plus lourd, laquelle des deux finales est la plus émouvante, ou encore si l'on fait mieux la fête en Amérique ou en Europe. Zoom sur ces petits chanceux de la balle orange.

 

 

Rodrigue Beaubois

(Dallas Mavericks : 2011 / Anadolu Efes Istanbul : 2021, 2022)

 

              Nando de Colo, tradé de San Antonio à Toronto à quelques mois du titre texan en 2014, a bien failli être le premier français à réaliser le doublé ultime du basketball. Mais le salut tricolore vient d’un autre choletais : monsieur Rodrigue Beaubois. Et oui ! avant d’étaler son talent de scoreur sur notre vieux continent, Rodi a eu l’occasion de mettre un bon nombre d’étoiles dans les yeux ricains. Partenaire priviliégié de Jason Kidd pour nous offrir des alley-oop tous plus impressionnants les uns que les autres, le Guadeloupéen est allé ainsi glané sa bague dans la magnifique épopée des Mavs en 2011. A l’époque, l’arrière aux mollets de feu alterne les titularisations et les sorties de banc sous le maillot de Dallas, et envoie plus de 8pts par match. Malheureusement, une vilaine blessure au printemps 2011 le prive des Playoffs mais l’essentiel est dans le titre que Dirk et compagnie s’offriront quelques semaines plus tard, contre les Heatles de Lebron James. Don Rodrigue continuera encore 2 ans son aventure texane avant de revenir en Europe. Là, son rôle est bien plus important et c’est à l’Anadolu Efes qu'il goûtera au graal européen. En rôle de 6ème de luxe derrière Micic et Larkin, il plante 15pts dans la demi-finale contre le CSKA Moscou en 2021. Un an plus tard, il s’offre même le back-to-back malgré ses 0pt inscrits sur le Final Four. Un palmarès énorme qui le place paradoxalement au panthéon du basketball tricolore, bien qu’il n’ait jamais porté le maillot bleu…

 

Manu Ginobili

(Virtus Bologne : 2001 / San Antonio Spurs : 2003, 2005, 2007, 2014)

 

              Il serait fort regrettable, au milieu de 4 titres de champion NBA, d’oublier ce magnifique trophée d’EuroLeague qu’El Manu a pu offrir en son temps à Bologne. Car c’est bien en Europe que la légende de l’Argentin commence à s’écrire, et plus précisément en Italie. Sous le maillot de la Virtus, le chevelu Ginobili de l’époque nous livre deux saisons de grande classe. Envoyant près de 20pts par match, le jeune génie est même élu MVP à l’issue de la saison d’EuroLeague 2000-2001. Une saison grandiose, soldée par le titre suprême, le dernier en date pour Bologne. La suite, on la connait. Après une médaille d’or olympique sous les couleurs de l’Albiceleste en 2004, Manu part vivre son rêve américain pour une carrière de légende marquées par 4 titres de ‘’World Champion’’ (ça va on déconne). Tout simplement énorme. Manu est un membre éminent de la dynastie Spurs et devient une véritable icône locale avec 15 saisons disputées dans le Texas, avant de raccrocher les sneakers. En une carrière, Ginobili aura ainsi tout gagné du basketball.

 

Toni Kukoc

(KK Split : 1989, 1990, 1991 / Chicago Bulls : 1996, 1997, 1998)

 

              Nan mais voilà, nous on fait une liste avec les mecs qui ont réussi à gagner une fois l’EuroLeague et une fois la NBA, et puis là t’as le Kukoc qui débarque avec un three-peat sur chaque continent. Faut nous dire si c’est trop facile le basket en fait hein. La légende croate s’est en effet bien éclatée pendant sa carrière en remportant trois titres consécutifs avec son club de Split. Un triplé historique durant lequel Kukoc a dominé toute l’Europe. Le grand meneur aurait même pu s’offrir un 4ème couronne européenne en 1993 avec le Benetton Trevise, mais il se fait chipper la balle par le regretté Frederic Forte à la dernière seconde de la finale (toujours bon de s’en rappeler). Mais bon c’est pas bien grave puisque derrière, Toni fera une autre grande carrière outre-atlantique avec un nouveau triplé aux côtés de Michael Jordan. Vraie option offensive dans le jeu de Phil Jackson, il est élu 6ème homme de l’année en 1996. Il se permettra même d’inscrire 30pts dans le game 5 des Finales 1998, signe de sa précieuse contribution dans l’obtention de ces trois bagues.

 

Elijah Bryant

(Milwaukee Bucks : 2021 / Anadolu Efes Istanbul : 2022)

 

              Le back-to-back dont tout le monde rêve… Elijah l’a fait. Le combo-guard américain a joué les opportunistes dans sa carrière en quittant le Maccabi Tel-Aviv au printemps 2021 pour rejoindre en renfort de dernière minute les Milwaukee Bucks. Là, Elijah joue le dernier match de saison régulière et plante 13pts, pas mal pour une première en NBA. Par la suite, il prendra part à 11 rencontres de Playoffs, le rendant pleinement légitime à l’obtention de la bague conquise par Giannis et les siens. Il est libéré par les Bucks quelques semaines après. 2 mois, un titre : on ne peut pas faire plus efficace. Le mec a braqué la NBA et aura donc joué dans sa vie plus de matchs de Playoffs que de saisons régulières dans la grande ligue américaine. C’est que le gamin ne perd pas de temps puiqu’il débarque dans la foulée chez le champion d’Europe en titre qu’est l’Anadolu Efes. Il apporte sa pierre à l’édifice du back-to-back stambouliote et repart donc avec le deuxième trophée ultime de la balle orange. A 26 ans, il aurait presque pu finir là-dessus. C’est donc le cas le plus récent de notre liste !

 

Bob McAdoo

(Los Angeles Lakers : 1982, 1985 / Olimpia Milano : 1987, 1988)

 

              Il faut remonter quelques décennies pour découvrir les prouesses du grand Bob. Bob McAdoo restera comme l’un des meilleurs pivots de l’histoire de la NBA. En 14 saisons au pays de l’oncle Sam, Bob aura joué pour 7 franchises différentes, mais c’est bien à Los Angeles qu’il atteindra les sommets. En compagnie de Magic et Kareem, il glanera ainsi deux bagues dans les années 80. Après, une dernière saison au Philadelphia Sixers, le pivot mythique décidera contre toutes attentes de continuer sa carrière de l’autre côté de l’Atlantique. Là, il mène l’Olimpia Milano à un back-to-back dans la ‘’Champions Cup’’ de l’époque. Sur le titre de 1988, il est même élu MVP du Final Four.

 

Bill Bradley

(Olimpia Milano : 1966 / New York Knicks : 1970, 1973)

 

              Le tout premier à avoir réaliser le doublé magique ! Et c’est à nouveau à Milan que ça se passe puisque l’ailier américain à d’abord fait ses preuves sur notre vieux continent. Pour sa seule saison passée à l’Olimpia, il décroche la couronne européenne. On est en 1966 (ça commence à remonter tout ça). Dans la foulée, il est drafté par les Knicks avec lesquels il remportera les deux titres que la Grosse Pomme a connu dans son histoire. Pour rentrer un peu plus dans le détail, il est l’un des deux seuls joueurs de l’histoire, en compagnie de Manu Ginobili, à avoir remporté l’EuroLeague, la NBA et les Jeux Olympiques, grâce à sa médaille d’or préalablement glanée en 1964 avec Team USA. Chapeau bas monsieur Bradley.

 

Josh Powell

(Los Angeles Lakers : 2009, 2010 / Olympiacos : 2013)

 

              Josh Powell a tout vu en double dans sa carrière. Le robuste intérieur réalise en effet le back-to-back en NBA sous la tunique des Lakers, dans le sillage du duo Kobe-Gasol à la fin des années 2010. Une belle récompense pour l’américain qui fut non-drafté, puis pensionnaire de la G-League pendant de nombreuses années. Ayant conquis par deux fois ce titre tant espéré, il décide de quitter l’Amérique pour poursuivre sa carrière. Pour cela, il a la bonne idée de choisir l’Europe et l’Olympiacos. Cette fois-ci, c’est le duo Spanoulis-Printezis qui lui offre le graal.

 

Rasho Nesterovic

(Virtus Bologne : 1998 / San Antonio Spurs : 2005)

 

              Un nom bien connu en Slovénie. Puissant pivot venu tout droit des Balkans, Rasho Nesterovic écrit lui aussi son histoire à Bologne et San Antonio comme un certain Manu précédemment cité. Après un beau parcours en Europe (Partizan, PAOK, Olimpija), il pose en effet ses valises dans la ville italienne. Il fait alors partie de la belle troupe qui offre le titre continental à la Virtus en 1998. Derrière, il ose l’aventure NBA et enchaîne les franchises pour des passages honnêtes à chaque fois. Mais c’est en 2003 qu’il rejoint les Spurs, là où il ajoutera une bague à son joli palmarès deux ans plus tard. Rasho finira sa belle carrière à l’Olympiacos en 2011, soit un an avant le titre. Dommage, mais bon, pas grave, il avait déjà tout gagné.

 

Zan Tabak

(KK Split : 1989, 1990, 1991 / Houston Rockets : 1995)

 

              Autre pivot européen, mais qui a cette fois-ci suivi les traces de Kukoc. L’intérieur croate fait parti de l’aventure lors du three-peat du club local, le KK Split. Il poursuit sa carrière en Italie avant de s’envoler pour les Etats-Unis. Il atterit à Houston chez les Rockets qui détenaient ses droits depuis sa draft en 1991. Au bon endroit au bon moment, puisqu’il fera le nécessaire pour garder sa place dans l’effectif et soulever le Larry O’Brien Trophy en fin de saison, en compagnie des Hakeem, Drexler et consorts. Par la suite, il continuera sa route à Toronto puis Boston avant de rentrer en Europe.

 

Jim Brewer

(Los Angeles Lakers : 1982 / Cantu : 1983)

 

              Jim Brewer passe 10 piges en NBA avant d’enfin parvenir au titre suprême en 1982. Après avoir surtout défendu les couleurs de Cleveland, c’est en effet avec les Lakers de Magic et Kareem qu’il remporte sa bague. L’ailier fort a préféré quitter les Etats-Unis là-dessus, et emporte son statut de champion avec lui à Cantu. Il devient ainsi champion d’Europe avec le club italien, un an après avoir été champion NBA. LE back-to-back ultime. Il devient donc le premier homme sur terre à remporter les deux titres majeurs sur deux années consécutives, avant qu’Elijah Bryant ne l’imite quelques décennies plus tard.

 

Larry Wright

(Washington Bullets : 1978 / Banco di Roma : 1984)

 

              Larry a été en son temps un meneur intéressant avec toujours d’honnêtes moyennes au scoring. Fidèle lieutenant de Wes Unseld chez les Bullets de Washington, Larry Wright a donc d’abord fait ses armes en NBA. Il est récompensé avec tous les siens en 1978 lorsqu’il remporte sa bague de Champion. Après un passage mitigé par Detroit au début des années 80, il décide de tout plaquer pour partir en Europe. Il fait alors la joie de la capitale romaine en s’offrant au passage une ‘’Coupe d’Europe des clubs champions’’ comme on disait à l’époque.

 

QUI SERA LE PROCHAIN ?

 

              Et maintenant, qui voyez-vous succéder à Elijah Bryant et devenir le 12ème homme à monter sur le toit des deux continents du basketball ? Examinons un peu le dossier des clients les plus sérieux. A l’heure actuelle, le mieux placé pour prétendre à un tel doublé serait Kostas Antetokounmpo. Champion avec les Lakers de LeBron James en 2020, le petit frère de Giannis fait aujourd’hui partie d’un projet plus qu’alléchant au Panathinaïkos. Alors, soyons honnête, cela semble compliqué d’aller chercher l’EuroLeague dès cette année, mais nul doute qu’à l’avenir, avec une alchimie qui se crée, le Pana sera un prétendant sérieux au titre. Reste à voir si Kostas sera encore à Athènes à ce moment-là… Mais l’EuroLeague compte d’autres champions NBA dans ses rangs avec entre autres Serge Ibaka (Raptors 2019) et Marco Belinelli (Spurs 2014). Pour le premier, l’affaire s’annonce compromise dans un Bayern Munich qui a du mal à se faire une place parmi les cadors de la ligue. Pour le deuxième, peut-être y’a-t-il une fenêtre cette année avec un beau projet du côté de la Virtus Bologne ; mais là-aussi, cela paraît compliqué vu la gueule de la concurrence. A noter que la Virtus compte également Devontae Cacok dans ses rangs, champion en 2020 avec les Lakers. Pour autant, on aimerait bien en tant que supporters français que le prochain soit Jordan Loyd : l’arrière fut en effet champion avec les Raptors de Toronto en 2019 et il sera champion d’EuroLeague avec Monaco en mai prochain (selon nos informations).

 

              Et dans l’autre sens ? Il y a aussi quelques champions d’EuroLeague qui peuvent espérer un jour mettre la bague au doigt. Le plus gros dossier dans la pile, c'est sûrement celui de Luka Doncic. Vainqueur sur le Vieux continent en 2018, son ascension avec les Mavs est fulgurante au point de lorgner le titre aux côtés de Kyrie Irving. Luka aura-t-il fini le jeu dès cette année ? Pour Vasilije Micic, héroïque lors du back-to-back de l’Anadolu en 2021 et 2022, il faudra surfer sur la fulgurante progression du Thunder en ce moment. On sait jamais ! Un autre Serbe, Bogdan Bogdanovic, pourrait prétendre à un tel doublé. Champion d’Europe avec le Fener en 2017 sous les ordres de Zeljko Obradovic, il faudrait néanmoins un miracle pour vivre pareille sensation avec les Atlanta Hawks. Enfin, Walter Tavares, récent MVP du Final Four avec le Real, annonce clairement son intention de rejoindre la NBA. Espérons pour lui qu’en ce cas il tombe sur la bonne équipe.

 

Et vous ? Qui voyez-vous faire ce fameux doublé ?

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