Alors qu’il n’en finit plus de progresser et de surprendre, Matthew Strazel arrive en pleine confiance au Final Four. Après avoir montré qu’il a tout d’un grand pendant les Playoffs, il pourrait endosser ce rôle de facteur X, pour aider la Roca Team à atteindre le toit de l’Europe.
Quelques secondes après le buzzer final du match 5 contre Barcelone, il était en larmes. C’était « la délivrance » selon ses propres mots, il était « heureux de ne pas échouer là où Monaco avait échoué il y a un an. » L’émotion débordait. Car comme tout grand joueur, ce n’est qu’une fois la victoire acquise que Matthew Strazel s’est permis de craquer.
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A 22 ans, du haut de son 1m82, Strazel a déjà tout d’un grand. Et ce jour-là, au match 5, il l’a démontré plus que jamais. Pour le match de la saison, les 40 minutes qui décident de la réussite ou non d’une campagne entière, le jeune meneur de la Roca Team apporte 11 points et 4 passes décisives, avec quelques paniers très précieux dans le troisième quart-temps lorsque Barcelone pensait renverser la partie, ainsi qu’un lay-up plein de sang-froid pour redonner l’avantage aux siens à 1’30 de la fin. « Avec Mike James, c’est le garçon qui a été présent quand il fallait être présent », nous témoigne Laurent Sciarra, le consultant de TV Monaco. Sur le parquet au commencement et au dénouement de ce match de la peur, Matthew Strazel a assuré. Le gamin que le grand public français découvrait au JO, a prouvé que ce shoot salvateur face au Japon ne relevait pas du hasard. Preuve en est : l’un des meilleurs clubs d’Europe du moment veut le garder dans ses rangs pour les quatre prochaines années.
« MONACO EST HEUREUX DE L’AVOIR »
Comme l’AS Monaco, jeune comme lui, Matthew s’offre un deuxième Final Four. Déjà. L’ascension continue, et la pépite n’en finit plus de nous surprendre. Pourtant, neuf mois plus tôt, il était difficile de croire à pareille progression. La venue de Nick Calathes au mercato le releguait déjà aux seconds rôles. Puis les rumeurs autour d’un potentiel retour de Paris Lee, et enfin le come-back de Jordan Loyd en disaient long sur la confiance que le management monégasque accordait à son frenchie pour prendre place sur le back-court lors des joutes européennes.
« J’espère que ce n’est qu’un début. Il y a encore plein d’autres choses à accomplir. »
Mais le n°32 restait concentré et se tenait prêt. « L’été dernier, on lui prédisait pas un grand avenir avec la venue de Nick Calathes, se remémore Laurent Sciarra. Mais aujourd’hui, Monaco est bien heureux de l’avoir » Car avec les pépins physiques du Grec, et les irrégularités de l’Américain, la présence de Strazel était la bienvenue. En constante progression, le Français a parfaitement colmaté les brèches. Même au-delà. « Il remplit plus que son rôle. Il prend des responsabilités et ces responsabilités ne sont pas trop grande pour lui, il ne s’échappe pas, il les assume. » Il est devenu un élément essentiel de la rotation de Spanoulis, une solution à part entière, en témoigne sa récente prolongation de contrat.
TERMINER LE JEU
Sera-t-il une solution pour le tournoi final ? L’enjeu est énorme, mais comme le rappelait son coach après la qualification : « Il n’a pas peur », et ce dernier carré est l’occasion parfaite pour lui de nous surprendre encore un peu plus.
A Kaunas, il y a deux ans, il n’avait pas joué la moindre seconde de la demi-finale fatidique contre l’Olympiakos. Cette fois, il aura son rôle à jouer contre les Reds, peut-être le rôle de facteur X pour faire déjouer les plans du géant grec. Son activité, sa fougue, son énergie, mais aussi sa vision et son adresse seront de la plus grande aide. Alors comme toujours soldat Strazel se tient prêt, peu importe ce qu’on lui donnera. « Tout ce qu’on veut c’est gagner, tenait à affirmer le principal intéressé, le soir du match 5, après avoir repris ses émotions. Alors peu importe que je dois jouer 10, 30 ou 40 minutes. »
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Après quatre titres de champion de France et deux Coupes de France, il ne manque qu’un trophée à Matthew. Un trophée continental. « J’espère que ce n’est qu’un début, il y a encore plein d’autres choses à accomplir. Je vise le plus haut ». Le plus haut, c’est l’EuroLeague, et c’est ce week-end que ça se passe.